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Les puces de Swisscom trahissent Al-Qaïda

Les cartes téléphoniques à prépaiement ne seront bientôt plus en vente anonymement. Keystone

Une enquête internationale menée par la Suisse a empêché Al-Qaïda de commettre au moins trois attentats en Indonésie et en Arabie Saoudite.

Des enquêteurs américains livrent dans le New York Times les résultats de l’opération anti-terroriste «Mont Blanc», commencée il y a deux ans.

Le quotidien new-yorkais livre les détails qui ont permis le démantèlement d’une partie du réseau terroriste. C’est un bref coup de fil lancé par un suspect qui a mis les enquêteurs sur la piste.

Le 11 avril 2002, les autorités repèrent un appel douteux de Christian Ganczarski, musulman allemand né en Pologne que les autorités soupçonnent d’appartenir à Al-Qaïda.

Ce dernier contacte Kahlid Shaikh Mohammed, chef militaire présumé d’Al-Qaïda. La surveillance électronique des autorités allemandes leur permet de savoir que l’appareil de Khalid Mohammed est équipé d’une puce de Swisscom sans pour autant qu’elles connaissent l’identité de son propriétaire.

Une lacune bientôt comblée

Averties, les autorités suisses ont constaté que beaucoup de membres présumés d’Al-Qaïda utilisaient des puces de l’opérateur téléphonique suisse en épluchant les dossiers de Swisscom.

Les terroristes appréciaient particulièrement les anciennes cartes SIM prépayées de Swisscom. Ils pouvaient en effet se les procurer tout en gardant l’anonymat, selon les enquêteurs américains et européens.

Une lacune que les autorités helvétiques sont en train de combler. L’année passée, le Parlement a décidé de mettre un terme à cette pratique en modifiant la législation.

L’enregistrement ne fait pas tout

A partir du 1er juillet de cette année, les personnes qui achètent des cartes à prépaiement pour téléphones mobiles auront l’obligation de révéler leur identité.

«Cela ne signifie pas pour autant que l’enregistrement des clients résoudra le problème», estime Doris Leuthardt, présidente du Parti démocrate-chrétien (centre-droit) et l’une des initiatrices de la nouvelle législation.

«Mais nous avons décidé d’enregistrer ce type de clients pour mieux lutter contre la criminalité», conclut la parlementaire.

Un exemple de collaboration

Pendant deux ans, les cellules de surveillance électronique ont tout de même pu traquer plusieurs agents d’Al-Qaïda et prévenir ainsi plusieurs attentats.

Les autorités américaines qualifient même cette enquête comme l’un des plus gros succès de la lutte anti-terroriste depuis le 11 septembre 2001 et se félicitent d’une collaboration inhabituelle entre les agences de plusieurs pays différents.

Un satisfecit pour la Suisse, puisque c’est elle qui a mené l’enquête en mobilisant des agents dans plus de douze pays, dont les Etats-Unis, le Pakistan, l’Arabie Saoudite, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Italie.

swissinfo et les agences

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