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Les Suisses mangent mal

Un tiers des Suisses présentent un excès de poids. Keystone Archive

Les denrées n'ont jamais été plus sûres. Aujourd'hui, c'est la dégradation de l’hygiène et des habitudes alimentaires des Suisses qui pose problème.

C’est le constat de l’Office fédéral de la santé publique qui a publié lundi son rapport 2002 sur la sûreté alimentaire.

La sûreté alimentaire ne s’est pas faite en un jour. C’est la conséquence de la mise en place de toute une série de paramètres, explique Roland Charrière.

Et le responsable de la division du droit de la sécurité alimentaire à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) de citer, par exemple, l’apparition d’un plus grand nombre de règles plus contraignantes.

En outre, les évolutions technologiques permettent une meilleure conservation des denrées. A cela s’ajoutent des méthodes analytiques toujours plus performantes grâce auxquelles sont détectées toutes sortes de contaminations.

Et puis, souligne Roland Charrière, il y a un article très efficace dans la Loi fédérale sur les denrées alimentaires (LDAI). C’est celui qui porte sur l’autocontrôle.

Cet article a été introduit voici dix ans. Il prévoit que celui qui met en circulation des marchandises (par exemple, un patron de supermarché) en est responsable. Ce qui veut dire que, s’il y a un problème, c’est directement contre cette personne que l’on peut se retourner.

L’an dernier, les craintes des consommateurs se sont surtout focalisées sur la présence de résidus dans les aliments: contaminations par des substances indésirables ou découvertes d’acrylamide dans les röstis, les frites, les chips, le café et d’autres denrées, riches en hydrates de carbone.

Un excès de poids

Cela dit, pour l’OFSP, les véritables risques résident moins dans ces cas d’«urgence apparente» que dans les mauvaises habitudes alimentaires.

«C’est le trop qui est le problème. C’est-à-dire que les gens mangent souvent trop vite, trop souvent et de manière déséquilibrée», explique Roland Charrière.

Et, globalement, on continue à consommer toujours moins de fruits et de légumes que ne le nécessiterait une alimentation équilibrée.

Conséquence: un tiers des Suisses présentent un excès de poids. Et le phénomène s’aggrave.

Selon l’enquête sur la santé menée en Suisse en 1997, un bon tiers des habitants de ce pays (42% des hommes et 28% des femmes) ont un poids corporel trop élevé.

Et au cours de ces dix dernières années, la surcharge pondérale s’est accrue principalement chez les hommes d’âge mûr. De plus, on constate la même tendance chez les enfants que chez les adultes.

Selon une étude menée auprès de 600 enfants âgés de six à douze ans, 34% des enfants alémaniques souffrent de surcharge pondérale, 10 à 16% étant même adipeux.

Hygiène défaillante

Or, récemment, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’excès de poids constituait le risque sanitaire no 1.

Il faut donc s’attaquer à la base, à savoir les enfants et les jeunes. Et de manière plus ciblée.

Par exemple, il faut mettre en garde les jeunes contre les boissons sucrées. Roland Charrière regrette que l’on trouve partout des distributeurs de ces breuvages, en particulier dans les écoles.

Autre constat établi par l’Office fédéral de la santé publique dans son rapport 2002 sur la sûreté alimentaire: le manque d’hygiène.

Pour Roland Charrière, il y a toute une série de facteurs qui expliquent ce phénomène.

Cela vient, d’un manque de sensibilisation – à l’école et par les parents – à la conservation des aliments et aux règles de propreté avant la préparation des aliments, à savoir se laver les mains.

Un geste tout simple, qui devrait se faire plusieurs fois par jour, et qui permet d’éviter bien des propagations de maladies.

swissinfo, Chantal Nicolet

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