Des perspectives suisses en 10 langues

Les volailles sont confinées au poulailler

Dès mardi prochain, les volailles seront privées de liberté. Keystone

Pour éviter les risques de transmission de grippe aviaire par les oiseaux migrateurs, le gouvernement interdit l'élevage des volailles en plein air.

En prenant cette mesure préventive et temporaire, la Suisse s’aligne sur la politique menée par l’Allemagne et l’Autriche.

Le Conseil fédéral (gouvernement) a décidé vendredi d’interdire l’élevage de volaille en plein air en Suisse, et ceci dès la semaine prochaine et jusqu’à la mi-décembre.

Il a parallèlement interdit les marchés et les expositions de volailles et toute autre manifestation semblable jusqu’à la même date, qui correspond à la fin de la migration d’hiver des oiseaux provenant d’Europe de l’Est.

Cette mesure préventive vise avant tout à protéger la volaille suisse d’une éventuelle propagation du virus de la grippe aviaire par les oiseaux migrateurs.

A ce propos, indique l’Office vétérinaire fédéral (OVF), les analyses des premiers échantillons du programme de surveillance des oiseaux migrateurs sont toutes négatives (aucun cas n’a été détecté).

Dérogations possibles

L’interdiction de gambader à l’air libre frappe la volaille d’élevage et celle de race ainsi que les oiseaux d’ornement.

Dès mardi, les poules, dindes, pintades, perdrix, faisans, cailles, canards, oies, autruches et autres oiseaux coureurs ne pourront donc être parqués que dans des poulaillers clos ou dans d’autres systèmes d’élevage clos.

Sont ainsi autorisés les enclos extérieurs équipés d’un auvent étanche et dont les cloisons empêchent toute intrusion d’oiseaux.

Si les conditions d’élevage ne permettent pas de tels confinements, les vétérinaires cantonaux pourront accorder des dérogations pour les cas justifiés. Les oiseaux devront alors faire l’objet d’un suivi vétérinaire strict.

Environ 85% des éleveurs disposent des installations adéquates pour confiner leurs animaux.

Et comme des exceptions sont prévues dans les cas où ce n’est pas possible, le directeur de l’OVF Hans Wyss se dit persuadé qu’il n’y aura pas à forcer des éleveurs à tuer des volailles.

Feuille d’information

Le gouvernement a aussi ordonné l’enregistrement obligatoire des volailles. Les détenteurs ont une semaine (dès mardi) pour s’annoncer au service désigné par le vétérinaire cantonal.

Les aviculteurs qui perçoivent des paiements directs supplémentaires parce qu’ils pratiquent l’élevage en plein air continueront de les recevoir durant le confinement obligatoire.

La déclaration des produits d’élevage en plein air et des produits bio ne subira pas non plus de changement.

Mais une mesure sera prise pour informer les consommateurs de cette situation temporaire, indique Thomas Zeltner, directeur de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).

D’ici lundi, son office élaborera une feuille d’information qui sera disponible dans les magasins qui vendent de la volaille.

Les éleveurs d’accord

Les producteurs suisses de volaille sont d’accord avec l’interdiction temporaire de l’élevage en plein air.

Le confinement doit être considéré comme une mesure contre l’incertitude apparue chez les producteurs et les consommateurs, déclare le président de l’association suisse des producteurs de volaille, Peter Röthlisberger.

L’application de la mesure ne devrait poser des problèmes qu’à la production «bio» parce que la dimension des bâtiments de garde n’est pas partout suffisante.

Pour les producteurs traditionnels, l’interdiction des sorties à l’air libre ne devrait poser aucun problème.

Au cours des derniers jours, les ventes de viande de volaille ont baissé, selon l’association, qui attend de cette mesure qu’elle relance le commerce.

«Lors de la consommation d’une volaille, estime Peter Röthlisberger, le risque est égal à zéro.»

swissinfo et les agences

La souche H5N1 a été repérée pour la première fois à Hong Kong en 1997, où elle a causé la mort et la destruction de 1,5 million d’oiseaux. Dix-huit personnes étaient tombées malades, dont six sont décédées.

Elle est réapparue en 2003 en Corée du Sud et a touché plusieurs pays d’Asie – Chine, Vietnam, Cambodge, Thaïlande, Laos et Indonésie.

L’été dernier, elle a fait son apparition en Russie et au Kazakhstan, et plus récemment en Turquie et en Roumanie.

Jusqu’ici, le H5N1 a tué au moins 60 personnes.

– Les volailles peuvent être vaccinées contre la grippe aviaire.

– Contre le passage du virus aviaire H5N1 à l’homme, il n’existe encore aucun vaccin.

– Par contre, le médicament antigrippal Tamiflu de Roche peut s’avérer d’une certaine utilité en cas de contagion.

– En raison de l’apparente insuffisance de sa production, une véritable hystérie médiatique a éclaté ces derniers jours.

– Le groupe suisse Roche a fait savoir vendredi que le Tamiflu serait écoulé de manière contrôlée et limitée ces prochaines semaines.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision