Lutte intégrée contre le terrorisme
Le Forum sur la sécurité internationale a pris fin mercredi à Montreux. Les 500 experts réunis dans la station vaudoise ont souligné la nécessité de lutter contre le terrorisme de manière interdisciplinaire et multilatérale.
Selon eux, les actions unilatérales ne mènent nulle part ou ne touchent qu’une partie du problème.
«Les nouvelles menaces appellent une réponse intégrée», résume l’ambassadeur Theodor Winkler, organisateur de la réunion et directeur du Centre pour le contrôle démocratique des forces armées (DCAF).
Tirant les conclusions de trois jours de débats, il a appelé la communauté internationale à collaborer plus étroitement et à trouver des solutions interdisciplinaires et multilatérales.
Pour l’ambassadeur Winkler, la lutte contre le terrorisme ne peut être confiée aux seuls militaires. Elle nécessite une coopération entre armée, services de renseignements, police, gardes-frontières et dirigeants politiques.
«On doit non seulement éliminer les bases du terrorisme en tant qu’activité criminelle, mais aussi éliminer ses causes, c’est-à-dire les situations de crise qui permettent aux terroristes de recruter des volontaires et de l’argent», affirme l’ambassadeur.
Foyers insurrectionnels
Un point de vue que partage tout à fait Rohan Gunaratna, directeur de l’International Centre for Political Violence and Terrorism Research de Singapour. Ce spécialiste rappelle que le terrorisme a pris racine dans les foyers insurrectionnels négligés par les pays développés, comme l’Afghanistan, le Cachemire, la Tchétchénie ou la Palestine.
Selon lui, la fin de la guerre froide a procuré aux pays occidentaux un faux sentiment de sécurité. Leur attitude isolationniste les a en outre empêchés de développer des doctrines et des structures pour relever le nouveau défi que constituent l’émergence de conflits régionaux et de groupes non étatiques ayant accès aux armes de destruction massive.
Pour Rohan Gunaratna, la lutte purement militaire contre les insurrections, en Irak, en Tchétchénie ou ailleurs, n’a que des résultats limités.
Pour réduire la force des acteurs non gouvernementaux, il faut saper leur motivation et non pas seulement engager de gros moyens matériels.
«Même en construisant un mur, même en disposant du meilleur service de sécurité et de renseignement militaire, les Israéliens ne sont pas parvenus à éviter des attaques suicides régulières», rappelle l’orateur.
Expertise suisse
Pour la Suisse, le Forum de Montreux a été l’occasion de mettre en contact des experts de plusieurs domaines, souligne l’ambassadeur Winkler.
Le pays a aussi pu montrer que ses institutions, comme l’Institut des Hautes études internationales, l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, le CICR, ainsi que les trois Centres créés à Genève par la Confédération, ont un impact dans la recherche de solutions au niveau mondial.
«La Suisse peut contribuer activement à la recherche de solutions multilatérales. Elle suscite ainsi de la bienveillance en sa faveur», en conclut l’ambassadeur Winkler.
Soutenu financièrement par les ministères de la Défense et des Affaires étrangères, le Forum sur la sécurité internationale (ISF) a lieu tous les deux ans depuis 1994, alternativement à Zurich et en Suisse romande.
swissinfo et les agences
L’ISF, International Security Forum, qui se tient tous les deux ans, a été créé en 1994.
Depuis lors, le nombre de participants a plus que doublé. Cette année, ils étaient environ 500.
La rencontre se tient alternativement à Zurich et dans la région genevoise. Cette année, il avait lieu à Montreux, sur la Riviera lémanique.
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