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Micheline Calmy-Rey découvre Israël

Mme Calmy-Rey se recueillant au mémorial de l'holocauste. Keystone

Au 4e jour de son voyage au Proche-Orient, Micheline Calmy-Rey s’est rendue dimanche en Israël. Une première pour la cheffe de la diplomatie helvétique.

Israël s’est plaint d’une campagne hostile dans les parlements cantonaux et les médias suisses et a demandé à la ministre d’y remédier.

Après avoir passé trois jours dans les territoires palestiniens, Micheline Calmy-Rey a entamé dimanche le volet israélien de son voyage au Proche-Orient.

Sa première visite en Israël est marquée de symboles forts puisqu’elle l’achèvera mardi en allant se recueillir devant le Mur des lamentations, haut-lieu de la foi juive. Et qu’elle l’a commencée en se rendant au mémorial de l’Holocauste Yad Vashem à Jérusalem.

Deux symboles forts

Elle y a découvert l’histoire de la destruction des communautés juives d’Europe equi a coûté la vie à 6 millions de personnes. La cheffe du Département fédéral des affaires étrangères s’est recueillie dans la crypte de la déportation et y a déposé une couronne de fleurs sur le sol où figurent le nom des 22 camps de concentration et d’extermination nazis.

Puis elle a traversé la salle des enfants, éclairée par la lumière des bougies renvoyée par des miroirs et qui éclaire les noms, âges et origines des enfants.

Mme Calmy-Rey a ensuite écrit dans le livre d’or du Mémorial: «Je suis venue ici pour honorer la mémoire de 6 millions de juifs tués, victimes de la démence, de l’innommable. Au nom du gouvernement, du peuple de Suisse, j’exprime ici ma douleur et j’espère que plus jamais cela n’arrivera».

Un mandat de l’ONU

Micheline Calmy-Rey a ensuite rencontré le président israélien Moshé Katsav puis le ministre des Affaires étrangères Sylvan Shalom. Avec qui elle était bien décidée à parler de l’Initiative de Genève, ce plan de paix non-officiel qu’elle soutient.

«J’évoque l’activité de la Suisse dans la région avec tous mes interlocuteurs. Je suis très fière de l’Initiative de Genève», a-t-elle déclaré à la Radio suisse romande.

D’autre part la Suisse a été invitée par l’ONU à mener des consultations à propos de la barrière de sécurité qu’Israël est en train d’ériger en Cisjordanie pour se protéger des incursions palestiniennes. En juillet, l’Assemblée générale avait demandé le démantèlement du mur et mandatée la Suisse à s’assurer du respect du droit international humanitaire dans la région.

Micheline Calmy-Rey a indiqué: «Nous avons consulté un certain nombre de pays de façon informelle et Israël en fait partie.»

La cheffe de la diplomatie suisse a ajouté que la prochaine étape, ce seront des consultations officielles, cette fois, puis un rapport sera remis à l’Assemblée générale de l’ONU. Pour aboutir peut-être à la convocation d’une conférence des parties contractantes. «Pas obligatoirement mais éventuellement, selon les résultats des consultations», a précisé Mme Calmy-Rey.

Améliorer les relations

Dans un communiqué, le ministère israélien des Affaires étrangères a relevé que les relations entre les deux pays «ont connu des hauts et des bas». «Israël appelle le gouvernement suisse à oeuvrer pour améliorer l’atmosphère de ces relations, notamment dans les parlements régionaux et les médias», poursuit le texte.

Cette critique fait allusion à une résolution du parlement genevois adoptée le 20 janvier et qui condamnne l’édification de la barrière de sécurité en Cisjordanie.

Lors d’un point de presse à Jérusalem, la conseillère fédérale a répondu que le «gouvernement suisse n’a jamais essayé de noircir l’image d’Israël dans les médias; nous sommes trop intéressés par la paix et le dialogue». Et de préciser que le gouvernement n’était pas responsable des résolutions dans les Grands Conseils ou des opinions émises dans la presse.

Visite du mur de sécurité

Par contre elle ne rencontrera pas le premier ministre israélien Ariel Sharon lors de son voyage au Proche-Orient. «Cela n’a pas pu se faire, mais je m’entretiendrai avec les deux vice-premiers ministres Shimon Peres et Ehud Olmert», a-t-elle précisé.

Et puis, après avoir vu le côté palestinien du mur de sécurité construit par Israël sur la limite des territoires, elle doit découvrir mardi le côté israélien du mur, aux environs de Jérusalem. Lors des discussions, «mes interlocuteurs ont mis l’accent sur le domaine de la sécurité», a-t-elle précisé, ajoutant qu’elle comprenait bien cette préoccupation.

Elle se rendra du reste aussi à Sderot mardi. Cette petite ville d’à peine 20’000 habitants n’est qu’à un kilomètre de la bande de Gaza et a été régulièrement la cible des tirs de roquettes palestiniens.

swissinfo et les agences

Après 3 jours dans les territoires palestiniens, Micheline Calmy-Rey s’est rendue dimanche en Israël.
C’est sa première visite dans l’Etat hébreu et la première d’un ministre suisse des affaires étrangères depuis mars 2001.
Le volume des échanges entre la Suisse et Israël atteint 2,2 milliards de francs.

– Comme avec ses interlocuteurs palestiniens, la ministre suisse des Affaires étrangères évoquera l’Initiative de Genève lors de sa visite en Israël.

– Elle ne verra pas le premier ministre Ariel Sharon mais doit rencontrer le président israélien, le ministre des Affaires étrangères et les deux vice-premiers ministres.

– L’ONU a mandaté la Suisse pour faire un rapport sur le respect du droit humanitaire dans les territoires occupés.

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