Migros modernise sa direction
Presque unanime, l'assemblée des délégués de la Fédération des coopératives Migros (FCM) a approuvé samedi de doter le groupe d'une direction générale compétitive.
Les réformateurs ont donc gagné la bataille pour la modernisation du géant orange.
«Nous avions des divergences sur plusieurs points avec la Fondation Duttweiler, mais quatre heures de débat ont convaincu les délégués (95 voix contre 3), se réjouit le président de l’assemblée Kurt Pfister.
Avec cette réforme, Migros s’arme pour le futur en séparant les pouvoirs à l’échelon de sa Fédération. En outre, la direction générale sera conduite par un président. Ce système remplace celui de la direction collégiale, qui était la règle jusqu’ici.
Nouvel homme fort
La mise en vigueur immédiate des statuts révisés, place le pouvoir de décision entre les mains du «chef opératif», Anton Scherrer.
Il sera d’ailleurs le seul membre de l’ancienne délégation administrative – devenue direction générale – à siéger au sein du nouveau conseil d’administration.
Les sièges vacants au sein de ce conseil (qui compte 26 membres) devraient être pourvus d’ici au printemps. Il sera fait appel pour cela à des spécialistes externes.
Une défaite pour Pierre Arnold
Cette réforme était vivement combattue par l’ancien patron de Migros, Pierre Arnold, (82 ans), président à vie de la Fondation Gottlieb et Adèle Duttweiler.
Devant l’issue sans appel du vote, il a toutefois admis sa défaite, assurant qu’il se plierait à une décision prise démocratiquement.
Pierre Arnold a cependant répété que la révision statutaire ne correspondait pas à l’esprit du fondateur de la Migros.
Selon lui, les coopérateurs doivent être intégrés à tous les niveaux de décision et le droit d’initiative doit leur être garanti, également à l’échelon de la fédération.
Président de la délégation administrative, Claude Hauser a rappelé quant à lui que les nouveaux statuts préservent le droit des coopérateurs à consultés au niveau des coopératives régionales.
Pas de «self-service» pour les managers
Claude Hauser a également affirmé que Migros n’allait pas devenir «un self-service pour managers». Si le management a la compétence de définir les catégories de salaires des cadres les plus élevés, la Fondation garde la prérogative de les approuver.
Ainsi, la proposition de hausse de 15% des salaires des cadres, pour les deux prochaines années, attaquée par les syndicats, doit encore recevoir la bénédiction de la Fondation.
Transparence
Anton Scherrer quant à lui a accepté de divulguer son salaire pour l’année en cours, qui sera de 560 000 francs, alors que les autres directeurs gagneront tous plus de 500 000 francs par année.
Pour justifier ces sommes, le patron de Migros invoque les difficultés qu’a l’entreprise à recruter dans le top management.
Il estime que Migros doit servir des salaires «équitables à tous les échelons et qui correspondent au marché».
swissinfo avec les agences
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