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Mission spéciale pour une diplomate suisse

Forte des ses expériences passées en Tchétchénie et en Géorgie, Heidi Tagliavini connaît bien le Caucase. swissinfo.ch

Heidi Tagliavini a été nommée représentante spéciale de l'ONU en Géorgie. Elle devra affronter de sérieux défis, politiques et humanitaires.

Basée à Tbilissi, capitale de la Géorgie, Heidi Tagliavini va cumuler les postes de représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU et de cheffe de la Mission d’observation des Nations Unies (MONUG). Ses responsabilités seront donc à la fois politiques et militaires.

Avec son contingent de 350 personnes, la Mission de l’ONU a pour fonction principale d’observer le cessez-le-feu signé en 1994 entre Géorgiens et Abkhazes.

Entre 1992 et 1994, le conflit déclenché par un mouvement séparatiste en Abkhazie avait fait dix mille morts et 250 000 déplacés.

Un signal concret

Heidi Tagliavini connaît bien le Caucase. De 1998 à 1999, elle a déjà occupé le poste de cheffe adjointe de la MONUG en Géorgie. Actuellement, ambassadeur de Suisse en Bosnie, elle parle couramment le russe

En 1995, elle a été membre du premier groupe d’assistance à la Tchétchénie de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), puis représentante personnelle du responsable de l’OSCE pour le Caucase.

«Le choix du secrétaire général de l’ONU est un signal concret du rôle constructif que la Suisse peut jouer sur la scène internationale et marque un succès de sa diplomatie sur la scène onusienne», affirme vendredi un communiqué du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE).

Cette nomination, près de trois mois après le vote sur l’adhésion de la Suisse à l’ONU, «souligne l’engagement de la Suisse en faveur de la paix dans le monde», ajoute le DFAE.

A noter qu’un autre Suisse avait précédé Mme Tagliavini dans sa fonction. De 1993 à 1997, Edouard Brunner fut en effet envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU en Géorgie, à un moment d’intenses négociations entre Abkhazes et Géorgiens, dont la plupart s’étaient déroulées à Genève.

Une «drôle de guerre» oubliée

Depuis la conclusion du cessez-le-feu, il y a huit ans, le conflit entre l’Abkhazie et la Géorgie n’a encore trouvé aucune solution politique. La détérioration de la situation humanitaire a contraint vendredi le CICR à reprendre son aide alimentaire.

Pour le chef adjoint des opérations du CICR en Europe orientale Christian Frutiger, ce conflit non résolu sur le plan politique n’intéresse plus la communauté internationale. Les pays donateurs sont fatigués et l’Etat géorgien se montre incapable d’assurer une aide sociale et économique. Le pays souffre en outre d’un fort climat d’insécurité avec un taux très élevé de criminalité.

«Au moins 20 000 personnes sont confrontées à d’énormes difficultés quotidiennes. Les capacités locales sont épuisées et les programmes de développement promis n’ont jamais commencé en raison d’une situation instable de ni guerre-ni paix», poursuit Christian Frutiger.

swissinfo avec les agences

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