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«On a prié pour la pluie, pas pour le feu!»

Pendant que les pompiers se battent sur le terrain, plusieurs centaines de personnes passent la nuit dans les abris de la protection civile.

Le témoignage des témoins donne une bonne idée de l’ampleur de l’incendie.

«C’est décidé, je reste debout toute la nuit», déclare, catégorique, Fernande Grand. La maison de cette résidente de Loèche est située à une petite centaine de mètres des flammes qui encerclent la petite cité haut-valaisanne.

Mme Grand est l’une des deux personnes qui ont donné l’alerte jeudi peu avant 20h00. «Ma petite-fille m’a appelée pour me dire qu’il y avait le feu, j’ai aussitôt composé le numéro des pompiers mais dans la demi-heure, tout était pris», raconte-t-elle. Avant de confesser: «On a prié pour la pluie, pas pour le feu!».

Derrière elle, le ballet des deux hélicoptères engagés venir à bout du sinistre s’est interrompu. A la fumée s’est ajoutée la nuit, rendant leur intervention impossible.

Partout, les gyrophares des camions-pompiers semblent accrochés à la montagne. Inlassablement, des sirènes retentissent.

Grande agitation

Aucune panique ne transparaît pourtant, juste une grande agitation. Egon Kuonen est le second témoin du drame. Il descendait de Loèche-les-Bains lorsqu’il a aperçu les premières flammes. Il a aussitôt alerté les pompiers et tenté en vain d’éteindre le feu avec une couverture.

«Il a suffi de trois minutes pour que quelques petites flammes se transforment en un véritable incendie», explique Egon Kuonen. «La vitesse de propagation a été absolument hallucinante».

Réunis en séance de crise, les autorités cantonales, la police et les pompiers font le point. Vers 23h00, une première estimation fait état de 150 hectares de forêt détruits et d’une centaine d’habitations évacuées. A 1h30, le bilan s’est aggravé: 450 hectares sont détruits et le feu couve toujours.

Evacuations nocturnes

Sur le terrain de football de La Souste, un hélicoptère se pose. Un couple de personnes âgées en sort. Victor Matter et son épouse étaient dans leur chalet sur l’alpage de
Chermignon au-dessus d’Albinen. Le feu menaçant, il a fallu les évacuer.

«Chez nous, nous n’avions pas peur», explique Victor Matter. «Dès que nous avons survolé le brasier, nous avons compris que c’était grave».

Au fil des heures, plusieurs appareils reviendront déposer des personnes que le feu menaçait. Par chance, aucun blessé n’est à déplorer.

Cette nuit du 13 au 14 août, ce sont finalement plusieurs centaines de personnes qui ont passé la nuit dans les abris de la protection civile préparés à leur intention pendant que sur le terrain, quelque 300 pompiers combattaient la moindre reprise de feu.

swissinfo et les agences

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