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Pas d’experts suisses au Liban

Un portrait de Rafic Hariri sur sa tombe. Keystone

La Suisse n'enverra pas d'experts à Beyrouth pour collaborer à l'enquête libanaise sur l'assassinat de l’ex-premier ministre Rafic Hariri.

Elle est en revanche prête à mettre des spécialistes à disposition de la mission de l’ONU. A Beyrouth, les autorités se disent «choquées».

Cette position a été communiquée tant aux autorités libanaises qu’au secrétariat général de l’ONU, a indiqué vendredi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

«Compte tenu de la mission des Nations unies au Liban et de l’accueil coopératif que les autorités libanaises entendent lui réserver, le DFAE considère que le cadre dans lequel il pourrait être répondu favorablement à la demande des autorités libanaises devrait être le cadre déterminé par les Nations unies», souligne le DFAE dans une prise de position écrite.

Cependant, le texte ajoute que: «La Suisse est prête à mettre des experts à disposition dans un tel cadre sur demande des Nations unies».

Les autorités libanaises sont choquées

A Beyrouth, Rafic Chlala, porte-parole de la présidence de la République libanaise, s’est dit «choqué par la réponse des autorités suisses».

«Nous voulions vraiment que la Suisse, pays ami, soit à nos côtés dans cet événement qui a bouleversé le pays», a-t-il expliqué à l’agence télégraphique suisse (ats).

Rafic Chlala garde cependant quelque espoir: «il nous faut maintenant connaître les raisons du refus de Berne. Peut-être y aura-t-il tout de même moyen de profiter des compétences de la Suisse. Nous en avons besoin».

«Nous ne parvenons pas encore à déterminer comment l’attentat s’est produit, ni quels explosifs ont été utilisés. L’Etat libanais a voulu demander à la Suisse, en tant que pays neutre, de mettre fin à cette ambiguïté qui fait tant de mal sur le plan local», a encore ajouté le porte-parole.

Ce dernier faisait allusion aux accusations portées contre les services secrets libanais et leurs collègues syriens, impliqués dans l’attentat, selon une partie de l’opinion publique du pays du Cèdre.

Une commission de l’ONU

Les autorités libanaises avaient officiellement demandé jeudi dernier l’aide de la Suisse dans leur enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri, tué le 14 février dans un attentat à Beyrouth.

Elles avaient sollicité la venue d’experts en matière d’explosifs et d’analyses ADN. Dans l’intervalle, les Nations unies a envoyé une mission chargée d’enquêter sur l’assassinat de Rafic Hariri qui comprend des experts juridiques en médecine légiste et juridique.

Beyrouth a promis de coopérer avec l’équipe de l’ONU mais a précisé qu’il se considérait comme «le responsable» de l’enquête. Cette mission a entamé ses investigations vendredi à Beyrouth.

Samedi dernier, le DFAE avait déjà fait savoir qu’il examinait la demande libanaise aussi à la lumière des décisions des Nations Unies.

swissinfo et les agences

L’ancien chef de gouvernement Rafik Hariri a été tué le 17 février 2005 dans un attentat avec au moins 14 autres personnes.
Il était au centre de la vie politique libanaise depuis ces douze dernières années, après quinze ans de guerre civile.
Il est considéré soit comme le héros de la reconstruction économique du pays, soit comme celui qui l’a plongé dans les dettes (35 milliards de dollars environ).
Rafic Hariri a démissionné du poste de premier ministre le 20 octobre 2004 au moment où le parlement a accepté de prolonger de trois années le mandat du président pro-syrien Emile Lahoud.

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