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Retour gagnant pour Roger Federer à Gstaad

Roger Federer et sa nouvelle amie... Juliette. Keystone

Décapité par plusieurs forfaits inopinés, le tournoi de l’Oberland bernois compte sur la présence du récent vainqueur de Wimbledon pour «sauver» son édition 2003.

Arrivée en jet privé, la nouvelle star du tennis suisse est au centre de l’attention.

Pour Roger Federer, la fidélité n’est pas un vain mot. Le Bâlois n’a pas oublié que Jacques Hermenjat – le directeur du tournoi de Gstaad – avait été le premier à lui ouvrir les portes d’un tournoi ATP à la faveur d’une wild-card. C’était il y a cinq ans.

Alors, contrairement à plusieurs stars qui se sont décommandées en dernière minute, il a tenu son engagement. Comme l’Allemand Michael Stich en 1991, le Bâlois a accepté d’étrenner son costume de vainqueur du gazon londonien sur la terre battue oberlandaise.

La vache et… le champion

«Pour nous, le timing est parfait, avoue Jacques Hermenjat. Cela fait maintenant un petit moment que j’attendais sa première victoire dans un tournoi du Grand Chelem. Et elle survient le week-end avant notre compétition. Que demander de mieux?»

Le directeur du tournoi ne fait aucun mystère de l’importance de la présence du Bâlois dans le tableau final de son tournoi.

«Depuis décembre, toute la publicité de notre manifestation repose sur la venue de Roger. Il est primordial qu’il reste le plus longtemps possible en compétition.»

Et pour que la nouvelle star du tennis suisse puisse donner toute la mesure de son immense talent, les organisateurs de l’Open de Gstaad n’ont pas hésité à mettre les petits plats dans les grands.

Roger Federer côté jardin

Par exemple, un jet privé a été affrété spécialement pour lui permettre de rejoindre directement la bourgade oberlandaise depuis Londres dans les meilleures conditions.

Et une cérémonie protocolaire a été organisée en son honneur sur le central quelques heures avant son entrée en lice.

Au programme: «standing ovation» du public suisse, propos élogieux de l’ancien champion australien Roy Emerson (vainqueur de douze tournois du Grand Chelem) et petit cadeau sous la forme d’une vache du Simmental de 800 kilos.

«C’est un présent original et une sacrée surprise, reconnaissait Roger Federer tout ébahi. En tant que Suisse, recevoir un tel cadeau a une connotation symbolique. Et l’accueil du public a été formidable.»

«Depuis un peu plus de 24 heures, les émotions se succèdent à un rythme incroyable». Cool comme à son habitude, «Rodgeur» n’a pas boudé son plaisir.

Roger Federer côté court

Sur le court, le Bâlois n’a pas non plus cherché à jouer les stars. Opposé à l’Espagnol Marc Lopez – un joueur classé 190e à l’ATP et issu des qualifications – le Rhénan a été poussé dans ses derniers retranchements. Malgré son talent.

Après plus d’un mois passé à jouer sur l’herbe sans perdre un match, la transition n’a pas été simple. Ce n’est qu’à force de persévérance, et au bout de plus d’une heure et demie de haute lutte, qu’il a pu prendre le meilleur sur son rival ibérique. En trois sets: 6-3 6-7 et 6-3.

«Je suis tout simplement épuisé, expliquait Roger Federer à sa sortie du court central. Et puis, ce n’est pas si simple de gérer la pression inhérente à ce retour triomphal en Suisse.»

«Je suis habitué à être un bon joueur de tennis. Pas le héros d’une nation. J’ai besoin de me reposer et de remettre mon jeu sur terre battue en place.»

Le Bâlois devra faire vite s’il entend rester dans la course sur les hauteurs de Gstaad. Car les échéances qui l’attendent s’annoncent tout aussi difficiles à négocier que cet harassant premier tour.

En quarts de finale notamment, lorsqu’il s’agira de défier le grand spécialiste de la brique pillée et détenteur du titre Alex Corretja.

Déjà trois fois victorieux à Gstaad, le Catalan est là pour s’imposer une nouvelle fois. Pour sa sixième participation, Roger espère pour sa part réussir enfin à passer plus de deux tours.

Pour faire honneur à son nouveau statut et faire vivre l’édition 2003 de ce tournoi le plus longtemps possible.

swissinfo, Mathias Froidevaux, Gstaad

Le budget du tournoi de Gstaad avoisine les sept millions de francs suisses.
Le prize money du tournoi est de 550’000 euros.
Le court central de Gstaad – la Roy Emerson Arena – compte 6000 places assises.

– Roger Federer est le premier vainqueur de Wimbledon à enchaîner avec le tournoi de Gstaad depuis l’Allemand Michaël Stich en 1991.

– Il est la figure de proue du tournoi qui ne compte – cette année – que huit joueurs classés parmi les cinquante meilleurs mondiaux.

– Le tournoi a en effet été décapité par les forfaits de dernière minute des deux finalistes espagnols de Roland-Garros: Juan Carlos Ferrero et Albert Costa.

– L’Argentin David Nalbandian et le Chilien Fernando Gonzalez ont également renoncé au déplacement de Gstaad au tout dernier instant.

– En cinq participations, Roger Federer n’a jamais passé plus de deux tours dans l’Oberland. Il tentera pourtant cette année de remporter son sixième titre sur le circuit ATP.

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