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Sébastien Buemi, un Vaudois en Formule 1

La nouvelle est tombée vendredi: le Vaudois Sébastien Buemi, 20 ans, pilotera bel et bien en Formule 1 la saison prochaine. Il répond aux questions de swissinfo.

Le jeune Sébastien Buemi concourra donc aux côtés des Lewis Hamilton, Fernando Alonso, Kimi Raikkonen et autres Sebastien Vettel sur les circuits de la planète F1.

Issu de la filière Red Bull, le Vaudois a multiplié les tests cet hiver au volant du bolide Toro Rosso et de son «écurie-sœur» Red Bull-Renault.

Il deviendra ainsi le 23e Suisse à piloter dans la plus prestigieuse des compétitions automobiles. Il succède notamment à Jean-Denis Delétraz, dernier Helvète à avoir conduit en F1 (3 GP entre 1994 et 1995), et Marc Surer, ultime pilote à croix blanche à avoir marqué des points en Championnat du monde (1979-1986).

swissinfo: Votre sentiment à l’idée de rejoindre un team qui a le vent en poupe?

Sébastien Buemi: C’est un sentiment fantastique. J’espère faire une bonne saison, mais il faut rester réaliste, d’autant plus que la saison prochaine s’annonce difficile à cause des nouveaux règlements. La voiture sera vraiment différente. On espère que Red Bull Technologie créera une très bonne voiture et saura maximiser son potentiel. J’ai une bonne relation avec tout le team, je souhaite que cela continuera ainsi.

swissinfo: Qu’est ce qui a fait pencher la balance en votre faveur?

S.B.: Je suis un pilote de l’équipe junior de Red Bull et le team Toro Rosso a été créé pour que les jeunes conducteurs puissent faire leurs premières armes en F1. Je crois que les résultats que j’ai obtenus pour l’équipe junior ont été bons et cohérents, de même que les essais que j’ai réalisés récemment. Toro Rosso a observé tous ces résultats avec beaucoup d’attention.

swissinfo: Vous avez presque toujours été le plus rapide lors des essais de ces dernières semaines. Comment expliquez-vous que vous avez réussi à faire mieux que les pilotes plus expérimentés?

S.B.: Vous devez garder à l’esprit qu’il est très difficile d’analyser les résultats des essais d’hiver. Les équipes ont testé des voitures aux normes de 2009, avec certaines contraintes qui impliquent d’être plus lent. Mais d’autres respectaient encore les spécifications 2008. C’était mon cas, ce qui m’a permis d’être constant et rapide. Ce qu’on ignore, c’est combien de vitesse on va perdre la saison prochaine à cause des nouveaux règlements.

swissinfo: Certaines de ces règles ont été introduites par la FIA afin de juguler la spirale des coûts et de réduire l’impact de la technologie sur la course. Est-ce un avantage pour les jeunes conducteurs comme vous?

S.B.: Revenir à des pneus slick (lisse et non-rainurés, ndlr), par exemple, est une bonne chose pour moi. La catégorie GP2 dans laquelle je concourrais les utilise depuis plus de deux ans. Mais les mesures de réduction des coûts impliquent qu’il y aura donc moins d’essais et que pour les nouveaux pilotes, il y aura moins d’occasions d’acquérir de l’expérience et plus de pression les vendredis qui précèdent un Grand Prix! Il sera certainement un peu plus difficile pour les jeunes conducteurs d’atteindre la vitesse des plus expérimentés, mais au bout du compte, les conditions seront les mêmes pour tous. Si vous êtes concentré sur votre travail et suffisamment intelligent, vous atteindrez la vitesse nécessaire le week-end, lors de la course.

swissinfo: Les courses automobiles sont interdites en Suisse. Cela vous a-t-il rendu l’accès à la F1 plus difficile?

S.B.: Au début, lorsque je participais à des courses de karting, c’était effectivement difficile, parce que je manquais de soutien. Mais je suis allé à l’étranger assez tôt, pour pouvoir participer à de championnats importants.

J’ai reçu rapidement l’appui de Red Bull après que je sois passé en Formule BMW. Ils m’ont aidé tout au long de ma carrière. Ce soutien n’était pas lié à ma nationalité, ils n’étaient intéressés qu’à la façon dont je conduisais.

swissinfo: Maintenant que vous avez rejoint la F1, quels sont vos rêves?

S.B.: Lorsque vous prenez part à une course, particulièrement en Formule 1, vous voulez gagner, vous battre pour la première place. Mais si vous ne pouvez pas gagner avec votre équipe, vous devez alors envisager un changement de team. À l’heure actuelle, seules deux équipes sont capables de gagner le championnat, Ferrari et McLaren. Conduire pour l’une de ces deux équipes et lutter pour le titre de champion du monde pourrait être mon rêve. Mais je dois d’abord démontrer que je mérite ma place en F1 et «rembourser» mon équipe pour la foi qu’elle a placée en moi.

Interview swissinfo, Scott Capper
(Traduction de l’anglais: Bernard Léchot)

Sébastien Buemi est né le 31 octobre 1988 à Aigle, canton de Vaud.

Lieu de résidence: Manama (Bahreïn).

Buemi a débuté en karting dès 1994, avant de passer par les Formules BMW ADAC (2e en 2005), F3-Euroseries (2e en 2007), l’A1GP et les GP2-Series européennes et asiatiques (2e en Asie en 2008).

Andrea Chiesa
3 Grand Prix (1992)
Emmanuel de Graffenried
22 (1950, 1951, 1952, 1953, 1954, 1956)
Jean-Denis Deletraz
3 (1994, 1995)
Rudi Fischer
7 (1951, 1952)
Gregor Foitek
7 (1990)
Franco Forini
2 (1987)
Peter Hirt
5 (1951, 1952, 1953)
Loris Kessel
3 (1976)
Michael May
2 (1961)
Silvio Moser
12 (1967, 1968, 1969, 1970, 1971)
Clay Regazzoni
132 (1970, 1971, 1972, 1973, 1974, 1975, 1976, 1977, 1978, 1979, 1980)
Albert Scherrer
1 (1953)
Heinz Schiller
1 (1962)
Rudolf Schoeller
1 (1952)
Jo Siffert
96 (1962, 1963, 1964, 1965, 1966, 1967, 1968, 1969, 1970, 1971)
Marc Surer
82 (1979, 1980, 1981, 1982, 1983, 1984, 1985, 1986)
Jo Vonlanthen
1 (1975)
Heini Walter
1 (1962)

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