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Un banquier suisse face à la justice allemande

Josef Ackermann est à la tête de la Deutsche Bank depuis avril 2002. Keystone Archive

Le tribunal de Düsseldorf donne suite à la plainte pour abus de confiance contre Josef Ackermann – dirigeant de la Deutsche Bank - pour son rôle dans l’affaire Mannesmann.

Portant sur un dommage de 60 millions d’euros, c’est l’affaire la plus retentissante d’Allemagne depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Vendredi, la Deutsche Bank a annoncé que le président du directoire, Josef Ackermann, a été renvoyé devant un tribunal pour abus de confiance aggravé, dans le cadre d’une affaire liée au rachat de Mannesmann par Vodafone.

«Le tribunal de grande instance de Düsseldorf a validé la demande de renvoi formulée par le parquet» en février, a précisé vendredi à Francfort un porte-parole de la première banque allemande.

«M. Ackermann est pleinement soutenu par le directoire et le conseil de surveillance de la banque», a ajouté le porte-parole, écartant ainsi toute démission.

Cinq autres personnes visées

L’affaire remonte à février 2000, en pleine bataille pour Mannesmann, «menacé» par le géant Vodafone. L’opérateur allemand de téléphonie mobile est tombé en mains anglaises pour 180 milliards d’euros (264,7 milliards de francs suisses).

Au moment de la transaction, des primes généreuses ont été attribuées aux anciens dirigeants de Mannesmann. Au total, jusqu’à 56 millions d’euros (87,8 millions de francs) auraient été distribués, dont 30 millions pour le patron, Klaus Esser.

Ce dernier, ainsi que l’ancien président du syndicat allemand de la métallurgie IG Metall, Klaus Zwickel, de même que de trois autres anciens responsables du groupe, devraient également comparaître.

Josef Ackermann était à l’époque membre du conseil de surveillance de Mannesmann qui a approuvé la mesure, jugée par le parquet nuisible aux intérêts de l’entreprise.

C’est à ce titre qu’il est poursuivi et qu’il risque une peine de prison. De son côté, il ne s’est jamais reconnu aucune responsabilité dans l’affaire. Jusqu’ici, le Tribunal de Düsseldorf ne s’est pas encore exprimé officiellement.

Un délai de deux mois

L’acte d’accusation du Ministère public de Düsseldorf compte 460 pages. Les plaignants ont cité 61 plaignants, dont la firme KPMG, le vérificateur des comptes de Mannesmann à l’époque des faits.

Le tribunal de Düsseldorf a donné deux mois aux accusés pour prendre position. Il décidera ensuite de l’ouverture d’un procès, qui serait en l’occurrence le plus retentissant de l’Allemagne de l’après-guerre mondiale.

swissinfo et les agences

Josef Ackermann (55 ans), a succédé en avril 2002 à Rolf Breuer à la tête du directoire de la Deutsche Bank.
Il avait fait sa carrière au Credit Suisse, dont il était devenu président de la direction et qu’il a quitté en 1996 pour divergences.

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