Un congrès pour conjurer le drame
Un congrès international se penche sur la tragédie du Gothard. Quelque 200 experts de toute l'Europe sont attendus vendredi à Lugano.
Quant au but de la réunion, il est simple: éviter de revivre un tel cauchemar.
Le congrès «Gestion d’une catastrophe et responsabilité» a été organisé par le Ministère public tessinois et l’Université de la Suisse italienne (USI) en collaboration avec la police cantonale tessinoise et la section suisse de l’«International Police Association».
«Il ne suffit en effet pas de se souvenir et de commémorer, il faut aussi savoir tirer la leçon d’un drame de cette portée», déclare, convaincu, le procureur Antonio Perugini.
«Peut-on encore aujourd’hui, avec les moyens technologiques que nous avons à disposition, mourir de la façon absurde et horrible dont sont mortes les victimes du Gothard, mais aussi celles du Mont-Blanc ou du tunnel de Kaprun?», se demande encore le procureur.
Faire le point
Pour leur rendre justice, pour que leur sacrifice ne soit pas vain, le congrès de Lugano devra faire le point sur les innovations en matière de protection dans les tunnels et de lutte contre les incendies.
Pendant une journée, dans l’Aula Magna de l’université de Lugano, les experts internationaux chargés des dossiers techniques sur l’accident ainsi que plusieurs magistrats, professeurs de droit, politiciens et autres policiers prendront la parole.
Ils se pencheront sur les aspects liés à la sécurité structurelle dans les tunnels routiers, sur les dangers des matières inflammables, sur les préjudices subis par les victimes de catastrophes ou encore sur l’aide aux familles.
«Cette rencontre est importante non seulement pour la Suisse et sa politique des transports, mais pour toute l’Europe», estime Antonio Perugini.
Pour le procureur tessinois, le débat sur l’accident du 24 octobre 2001 ne devra pas se clore en même temps que le congrès: «Nous en tirerons un volume qui contiendra les textes des interventions et les propositions concrètes qui devront être réalisées.»
Personnellement, le magistrat luganais reconnaît que la catastrophe du Gothard l’a beaucoup impliqué émotionnellement et professionnellement. Il conclut en ces termes: «J’espère ne jamais revivre une telle expérience».
swissinfo/Gemma d’Urso à Lugano
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