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Un «document suisse» pour la paix au Proche-Orient

Un document symbolique pour rapprocher Israéliens et Palestiniens. Keystone

Un pacte symbolique israélo-palestinien pourrait être signé le 4 novembre à Genève pour relancer la paix.

Ce texte a été finalisé, ce week-end en Jordanie, lors d’une réunion de personnalités israéliennes et palestiniennes soutenue et financée par la Suisse.

Ce pacte devrait être signé très bientôt, très probablement le 4 novembre, jour anniversaire de l’assassinat en 1995 de l’ancien Premier ministre israélien Yitzhak Rabin par un extrémiste juif.

Qui plus est, selon le quotidien israélien Haaretz, l’«accord suisse», comme le surnomment les Israéliens, pourrait être signé à Genève.

La date et le lieu ont été confirmés côté palestinien à l’AFP et par une source israélienne bien informée au correspondant de swissinfo à Jérusalem, Serge Ronen.

En revanche, le Ministère suisse des affaires étrangères (DFAE) garde le silence sur ces points.

La porte-parole du DFAE Daniela Fatzer-Stoffel se contente de confirmer a swissinfo que Berne a bel et bien organisé et financé la rencontre d’une quarantaine de personnalités israéliennes et palestiniennes, le week-end passé dans l’Hôtel Möwenpick situé sur la côte jordanienne de la mer Morte.

L’esquisse d’un projet d’accord

La porte-parole du DFAE précise à swissinfo qu’un représentant suisse a assisté aux travaux et qu’il est en mesure d’en témoigner.

«Les participants, dit Mme Fatzer-Stoffel, ont réussi à finaliser un texte qui esquisse les grandes lignes d’un projet d’accord de paix entre les deux parties en conflit.»

Le contenu de cet «traité symbolique» ne sera publié qu’à la signature. Mais Daniela Stoffel-Fatzer souligne que «le texte s’approche de l’accord signé en 2000 à Camp David».

Ce document demanderait, entre autres, «le retrait d’Israël de 95% des territoires occupés de Cisjordanie et en particulier de Jérusalem-Est».

Il prévoirait, en outre, «le renoncement par les Palestiniens au droit au retour des réfugiés».

La diplomatie suisse des «bons offices»

Cette nouvelle initiative helvétique s’inscrit dans le cadre des bons offices qu’elle propose régulièrement pour faciliter une solution au conflit qui déchire la région.

Selon Pascal de Crousaz, «tout cela semble être le résultat d’une réunion entre Israéliens et Palestiniens organisée il y a deux ans à Genève avec l’appui de personnalités suisses».

Profitant des résultats positifs de cette rencontre, poursuit ce spécialiste genevois du Proche-Orient, la Confédération aurait encouragé une nouvelle rencontre.

En d’autres termes, elle jouerait, en l’occurrence, un peu le même rôle que la Norvège a jadis joué dans le cadre de l’accord d’Oslo.

A une différence près, en 1993, le gouvernement israélien lui-même était entré en négociation.

Une base raisonnable pour un accord

Pour, Pascal de Crousaz, il n’est pas certain que l’actuel Premier ministre israélien Ariel Sharon soit prêt à faire de même.

D’ailleurs, Serge Ronen souligne que l’entourage d’Ariel Sharon «tire à boulets rouges sur cet accord».

Cela dit, ce n’est pas beaucoup mieux du côté de la gauche. «Le ’document suisse’, poursuit le correspondant de swissinfo à Jérusalem, a déjà provoqué la division dans les rangs du parti travailliste israélien.»

Le chef des travaillistes Shimon Peres refuse de se prononcer sur le contenu du document. Il se borne à affirmer qu’il salue toute initiative favorisant le «dialogue».

De son côté, Pascal de Crousaz note que cet accord est «important», «bien qu’il n’ait rien d’officiel». Car «il esquisse une base raisonnable pour un accord de paix».

swissinfo avec Serge Ronen à Jérusalem

– Dépositaire des Conventions de Genève, la Suisse défend traditionnellement les droits des populations civiles.

– En l’occurrence, la diplomatie helvétique cherche à protéger la population des territoires palestiniens, qui bénéficient d’une autonomie limitée depuis l’accord d’Oslo de 1993.

– Depuis lors, trois ministres des Affaires étrangères ont continué leur diplomatie «des bons offices» pour poursuivre le dialogue avec Israël.

– Mais l’appui donné par Berne à l’autodétermination des Palestiniens a sérieusement refroidi l’atmosphère.

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