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Yeslam Binladin convoqué par un juge français

Yeslam Binladin nie tout lien avec le financement du terrorisme. Keystone Archive

Le financier genevois sera entendu le 19 juin prochain par Renaud Van Ruymbeke, qui enquête sur des opérations de blanchiment.

Depuis mars dernier, Yeslam Binladin, demi-frère d’Oussama Ben Laden, est soupçonné en France de blanchiment d’argent. Une banque britannique a signalé à la justice des mouvements suspects sur des comptes de sociétés gravitant dans son environnement économique.

Renaud Van Ruymbeke le magistrat français en charge du dossier, a ordonné des perquisitions dans le midi de la France, et, sur commissions rogatoires internationales, dans les cantons de Genève, Berne, Zurich et Zoug. Yeslam Binladin a aussitôt déclaré qu’il se tenait à la disposition de la justice.

Il va donc répondre le 19 juin prochain à la convocation du juge. Citoyen suisse, l’homme d’affaires bénéficiera du statut de «témoin assisté», qui le met à l’abri d’une éventuelle inculpation.

Le fondateur de la société genevoise SICO a toujours affirmé qu’il n’avait rien à se reprocher. Pour preuve, avant de lui accorder la nationalité helvétique, les autorités suisses auraient minutieusement épluché ses comptes.

«La vérité interdite» encore interdite

Le demi-frère d’Oussama Ben Laden, auteur présumé des attentats du 11 septembre 2001, a toujours nié tout lien avec le financement du terrorisme. Mis en cause dans le livre «La vérité interdite», paru en novembre de l’année dernière à Paris, Yeslam Binladin obtenait en janvier du Tribunal de première instance de Genève l’interdiction de cet ouvrage sur le territoire suisse.

Puis en mai, la Cour de justice de Genève, tout en ne s’estimant pas compétente, décidait d’annuler l’interdiction de l’ouvrage. Un répit de courte durée puisque le Tribunal fédéral vient de suspendre provisoirement la distribution de «La vérité interdite» en Suisse. Le feuilleton, apparemment, n’est pas terminé.

En revanche, l’ouvrage reste disponible chez tous nos voisins, français, allemands, autrichiens et italiens. Le site Internet de la TSR a même pris la décision de diffuser certains chapitres.

Absent du Festival de Cannes

L’enquête conduite en France par Renaud Van Ruymbeke a-t-elle dissuadé Yeslam Binladin de se rendre dans l’Hexagone? Alors qu’il devait annoncer la production de deux films, «The Five obstructions» et «DOC.ville», le financier genevois décidait en dernière minute de ne pas se rendre au Festival de Cannes.

A la tête de la société suisse Almaz Fim Productions AG, créée en avril 2001, Yeslam Binladin coproduit à hauteur de 25% les deux courts métrages, dont les budgets tournent entre 2,5 et 3 millions de francs chacun.

Apparemment les soucis judiciaires de Yeslam Binladin n’inquiètent pas ses associés danois, suédois, anglais, belges et français, puisqu’un projet de troisième film, sur Wagner, est en route.

swissinfo/Ian Hamel

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