L’enseignement de la musique doit sortir de l’ombre
La Confédération et les cantons doivent s'engager davantage en faveur de la formation musicale des jeunes. C'est ce que demande une initiative populaire, lancée jeudi.
Aujourd’hui, la musique est un des parents pauvres du système éducatif. Et pour les initiants, le risque d’appauvrissement culturel est réel.
Baptisée “jeunesse + musique”, l’initiative émane du Conseil suisse de la musique (CSM). Elle vise à inscrire dans la Constitution fédérale l’obligation pour la Confédération et les cantons de soutenir activement la formation musicale des jeunes, comme cela existe déjà pour la formation sportive.
La Confédération serait ainsi tenue de fixer des principes concernant l’enseignement de la musique à l’école, l’accès des jeunes aux activités musicales et la promotion des jeunes talents.
Les initiants ont jusqu’au 19 décembre 2008 pour récolter les 100’000 signatures nécessaires.
Une branche subalterne
La musique ne joue qu’un rôle subalterne dans le paysage éducatif suisse, regrettent les initiants. Elle n’a pas le même poids que les autres branches et les écoles de musique ne sont mentionnées dans aucune des 26 lois cantonales sur l’instruction.
Dans certaines des hautes écoles pédagogiques, où sont formés les futurs enseignants, la musique n’est pas obligatoire. Et les enfants et adolescents doués pour la musique ne trouvent, actuellement, pas partout les structures nécessaires pour cultiver leur talent.
Plus
Initiative populaire
Enseignement pour tous
L’initiative entend remédier à ces carences. Pour la Confédération, cela signifie en particulier qu’elle devrait fournir des moyens d’encouragement complétant ceux des cantons et des communes.
A travers une loi-cadre, elle contribuerait à réaliser l’enseignement obligatoire de la musique à l’école, la formation musicale pour tous et la promotion des jeunes musiciens doués.
Outre des personnalités issues de la société civile et de l’économie, plusieurs parlementaires – surtout des femmes – de tous bords se retrouvent dans le comité d’initiative, emmené par la députée Christine Egerszegi, présidente de la Chambre basse du Parlement fédéral.
swissinfo et les agences
Communes et cantons sont les principaux niveaux étatiques compétents en matière de formation en général et d’enseignement de la musique en particulier.
Selon la Constitution, la Confédération peut cependant «soutenir les activités culturelles d’intérêt national et promouvoir l’expression artistique et musicale, en particulier par la formation.»
Dans les jardins d’enfants, les programmes didactiques prévoient une introduction à la perception et la production de musique et de rythme, l’apprentissage de chansons et de comptines. L’importance donnée aux activités musicales dépend largement du bon vouloir des enseignants.
Aux niveaux élémentaire et moyen, l’école publique garantit aux enfants une à deux leçons obligatoires de musique par semaine. Dans certains cantons, des leçons supplémentaires sont offertes sur un mode facultatif.
Au niveau de l’école secondaire supérieure, beaucoup de cantons n’offrent qu’une seule leçon hebdomadaire de musique.
Contrairement à l’enseignement dans les lycées, le secteur de la formation professionnelle ne prévoit pas de formation musicale obligatoire.
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.