Le cercueil en carton a de la peine à s’imposer

Un Vaudois envisage de proposer son «cercueil écologique» à Zurich. Kreuzlingen (TG) a adopté la trouvaille, qui suscite néanmoins encore beaucoup de scepticisme.

La «Peace Box» s’exporte aussi: quelque 30 000 exemplaires ont été vendus en Europe.

Dans la liste des candidats au marché des cercueils zurichois pourrait apparaître le nom d’un Romand, Gérald Pidoux, des Pompes funèbres Acropole.

Détenteur avec deux partenaires du brevet du cercueil en carton, ou «cercueil écologique», ou encore «Peace Box», le Vaudois pense envoyer une nouvelle offre à Zurich.

«Je les avais déjà contactés il y a quatre ou cinq ans. Je n’avais même pas eu de réponse, explique Gérald Pidoux. A l’époque, cela ne les intéressait manifestement pas d’économiser un million de francs…»

Apparu il y a une quinzaine d’années, le cercueil en carton n’a pas encore convaincu les entreprises de pompes funèbres. La commune de Kreuzlingen (TG) l’a bien adopté, mais «seul» un millier d’exemplaires a été écoulé l’an dernier en Suisse.

«Je conseille environ 100 personnes chaque année et on m’a posé la question deux fois au maximum», indique Franz Schrag, président de l’Association suisse des services funéraires. Les crématoires, qui prennent en charge 60% des corps, n’en veulent pas et, finalement, cela ne revient pas moins cher.»

Gérald Pidoux conteste ces appréciations. «Par rapport à du bois conventionnel, notre modèle produit 80% d’émissions en moins lors de l’incinération et il est deux fois moins cher. En outre, il prend moins de place lors du transport, reste intact pendant sept ans de stockage et permettrait d’éviter la déforestation dans certaines zones en danger.»

En 2002, Gérald Pidoux a exporté quelque 30 000 «Peace Box» en France, Allemagne, Italie et Espagne. Le cercueil est fabriqué en Alsace.

swissinfo, Ariane Gigon Bormann à Zurich