Etat des lieux du suicide assisté
En Suisse, chaque année, quelque 300 personnes font appel au soutien d'une association d'aide au suicide pour mettre fin à leur jour.
Les associations qui pratiquent cette assistance agissent en toute légalité.
En matière d’aide au suicide, la Suisse fait figure d’exception juridique au cœur de l’Europe.
En effet, à la différence des Pays-Bas ou de la Belgique, la Confédération n’a pas dépénalisé l’euthanasie active.
En revanche, conformément à l’article 115 du Code pénal, elle ne condamne pas l’aide au suicide pratiquée «sans motifs égoïstes».
Mais pour cela, les associations doivent respecter un certain nombre de critères. Comme par exemple la capacité de discernement des patients.
Pour éviter tout dérapage
Si cette condition est remplie, ces associations sont autorisées à fournir au candidat au suicide une potion à base de pentobarbital de sodium, un barbiturique.
Mais pour éviter tout dérapage qui ferait glisser l’assistance au suicide en euthanasie active directe, interdite en Suisse, il est impératif que le malade prenne lui-même le breuvage létal.
En Suisse, deux associations – Exit et Dignitas – soutiennent, chacune à sa façon, les candidats au suicide.
Exit se limite à assister des personnes vivant en Suisse et présentant des maladies physiques.
Tandis que Dignitas prend en charge des personnes de toutes nationalités et accepte de donner la potion fatale à des patients souffrant de maladies psychiques.
Une demande sur deux refusée
Les associations affirment refuser au moins 50% des demandes d’assistance au suicide qui leur sont adressées.
Les deux associations procèdent à une étude préalable du dossier médical des personnes qui sollicitent leur aide.
Elles réclament généralement un délai de réflexion. Ainsi qu’une demande écrite du patient
Par ailleurs, elles établissent un protocole détaillé de la phase finale de leur intervention.
Tous les documents sont remis aux autorités de police après le décès de la personne.
swissinfo/Vanda Janka
Critères autorisant l’assistance au suicide :
La personne doit être capable de discernement.
Elle doit faire une demande d’assistance au suicide sérieuse et répétée dans le temps.
Elle doit être atteinte d’une maladie incurable.
Elle doit être confrontée à des souffrances physiques ou psychiques qu’elle juge intolérable.
Elle doit être atteinte d’une maladie incurable ou qui conduit à une invalidité complète.
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