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La Suisse s’incline avec les honneurs

Promu leader, Stanislas Wawrinka n’avait à son actif qu’un seul match de Coupe Davis. Keystone

L’équipe de Suisse de Coupe Davis n’a pas tout perdu dans son duel face aux Pays-Bas. Sans Roger Federer, elle a affiché des qualités de cœur insoupçonnées.

Héros malheureux à Fribourg, le Vaudois Stanislas Wawrinka pourrait bien devenir ce numéro 2 tant attendu.

L’équipe de Suisse ne se rendra pas en Slovaquie mi-juillet pour les quarts de finale de la Coupe Davis. Défaite ce week-end par les Pays-Bas à Fribourg, elle devra disputer, les premiers jours d’automne, un match de barrage pour assurer sa place dans le groupe mondial.

Cette issue n’est pas vraiment une surprise. Sans Roger Federer, désireux d’économiser ses forces pour préserver son statut de numéro un de la planète, la troupe du capitaine Marc Rosset ne partait pas avec les faveurs de la cote face aux Hollandais.

Promu leader, le Vaudois Stanislas Wawrinka (ATP 118/19 ans) n’avait à son palmarès qu’un seul match de Coupe Davis. C’était l’année dernière lors du 5e simple en Roumanie, alors que Federer avait déjà assuré à lui seul la victoire.

Préféré au St-Gallois Ivo Heuberger (132/29), le Bâlois Marco Chiudinelli (150/23 ans) n’avait, quant à lui, jamais connu les honneurs d’une sélection en équipe nationale.

Enfin, appelé à faire la paire, George Bastl (177/29 ans) et Yves Allegro (846/26 ans) n’avaient, à eux deux, que quatre doubles joués sous les couleurs helvétiques.

Schalken, bourreau des Suisses

Pourtant, les regrets sont vifs à l’heure de boucler les comptes. Cette Suisse, jeune et inexpérimentée, a fait trembler les Bataves. Qui, sans quelques décisions arbitrales sujettes à grande discussion, aurait bien pu sortir perdants de l’aventure.

Wawrinka n’a-il pas eu quatre balles de matches pour remettre les deux formations à 2-2, dont une convertie avant d’être annulée par le juge de chaise?

«Il nous a manqué ce soupçon de chance», peste Ivo Werner, la mine grise. «L’inexpérience s’est aussi fait sentir dans les moments importants. Il ne faut pas oublier que ni Stan, ni Marco n’avaient encore joué un match en cinq sets.»

Bourreau des Helvètes, Sjeng Schalken en avait, lui, déjà six au compteur, uniquement en Coupe Davis. Un atout indéniable et ce, même si seul le dernier s’était soldé par une victoire. C’était un certain 7 février 2003 et la victime était… le Bernois Michel Kratochvil!

Sentiments mitigés

«Deux sentiments m’habitent aujourd’hui, enchaîne le nouvel entraîneur de l’équipe de Suisse. Je suis déçu de la tournure des événements, mais très fier du visage affiché par les joueurs. Tous ont montré qu’ils pouvaient être de grands joueurs de Coupe Davis.»

Les quatre vaillants mousquetaires de Fribourg ont lancé un signal fort au numéro un mondial. «Roger n’est plus seul, fait savoir l’Allemand. Son absence a permis à ses coéquipiers de s’affirmer. Je suis persuadé que Stan sera prochainement un très grand joueur.»

Reste à savoir maintenant quand Federer fera son retour sous la bannière rouge à croix blanche. En septembre peut-être? «Cette décision lui appartient, poursuit le head coach de Swiss Tennis. Mais s’il a suivi la rencontre, il constatera qu’un nouvel esprit habite l’équipe.» Prometteur.

Capitaine de cette escouade, Marc Rosset n’a d’ailleurs pas hésité à affirmer dimanche au soir qu’avec Roger Federer, cette équipe a les moyens un jour de soulever triomphalement le Saladier d’argent promis au vainqueur.

A condition de persévérer. «Stan et Marco doivent participer à des tournois du Grand Chelem, conclut Ivo Werner. L’expérience des grands rendez-vous ne s’achète pas». Ce n’est qu’une première brique qui a été posée ce week-end à Fribourg.

swissinfo, Raphael Donzel

La Suisse ne mène plus que 4 à 3 dans ses duels face aux Pays-Bas.
Les Helvètes se sont imposés en 1955, 1983, 1992 et 2003, les Hollandais en 1961, 1995 et 2005.
La Suisse fait partie du groupe mondial depuis 1995.

– Les Pays-Bas ont battu la Suisse 3 à 2 à Fribourg et se qualifient pour les quarts de finale. La Suisse jouera, elle, un match de barrage pour se maintenir dans le groupe mondial.

– Vendredi, Sjeng Schalken a battu Marco Chiudinelli (7-6 4-6 6-3 5-7 6-2) avant que Peter Wessels n’en fasse de même face à Stanislas Wawrinka (7-6 6-7 7-6 6-4).

– Samedi, George Bastl et Yves Allegro se sont défaits de Wessels/van Scheppingen, non sans voir sauvé trois balles de match (5-7 4-6 7-6 7-5 9-7).

– Dimanche, Schalken a apporté le 3e point à son équipe contre Wawrinka (1-6 6-2 6-4 2-6 9-7). Le 4e simple, gagné par Chiudinelli après abandon de Wessels (4-6 w.o.), n’a qu’une valeur anecdotique.

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