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«1150 fautes seront commises durant l’Euro 2008!»

Un parieur suisse fêtant... la victoire de son équipe Keystone

Si la Suisse bat l'Allemagne durant l'Euro 2008 et que le pape licencie les Gardes suisses le jour suivant, une mise de 1 franc rapportera miraculeusement 1000 francs.

Effectivement, grâce à la diversité des paris, aussi étranges que fantastiques, qui pulluleront sur le marché durant les 31 rencontres de l’Euro 2008, vous pourrez garder le sourire, même si votre équipe ramasse un sec et sonnant 6-0.

Avant toute chose, il convient de préciser que cet article est purement théorique: swissinfo ne peut en aucun cas être tenu pour responsable de paris ridicules de votre part, comme par exemple prédire la victoire de l’Angleterre, ou même celle de la Suisse… En effet les Suisses pourraient-ils être à l’origine du plus gros chambardement sportif du siècle? En théorie oui; mais ce ne sera probablement pas le cas.

En mars, on pouvait parier à 20 contre 1 que les gars de Köbi Kuhn seraient couronnés champions d’Europe. Autrement dit, en misant 1 franc vous pouviez envisager de recevoir 20 francs (plus la mise de départ) si, le 29 juin prochain, les Suisses soulèvent la Coupe. A une semaine du coup d’envoi, avec les nombreuses blessures accablant l’équipe de Suisse, la cote est montée à 25 contre 1.

L’Allemagne fait, quant à elle, figure de favori avec une cote de 4 contre 1, devançant ainsi l’Espagne, l’Italie, le Portugal et la France, qui se situent tous à environ 7 contre 1. L’Autriche, pays coorganisateur, évolue à… 150 contre 1.

Il faut descendre bien au fond de la liste des meilleurs buteurs pour trouver un nom suisse: Alex Frei a une cote de 66 contre 1 s’il est sacré meilleur buteur de la compétition. A titre de comparaison, l’Espagnol Fernando Torres, le Portugais Cristiano Ronaldo ou l’Allemand Mirosalv Klose se situent tous aux alentours de 9 contre 1.

La triste réalité, c’est que la Suisse, actuellement classée au 48ème rang mondial, reste un outsider, tant pour le match d’ouverture contre la République tchèque le 7juin, que pour une qualification pour les quarts de finale.

On parie!

Mais pour nous remonter un peu le moral, observons les joies du «spread-betting», cette forme de pari étendu (voir détails en annexe).

La prolifération du «spread-betting» lancé sur Internet a ajouté une nouvelle dimension aux paris sportifs, avec des bookmakers pouvant offrir des paris et des mises sur tout et n’importe quoi, allant du traditionnel nombre total de buts marqués durant le tournoi jusqu’au nombre de fois ou la caméra va faire un gros plan de Franz Beckenbauer dans les tribunes durant un match – un des paris les plus marquants de la dernière Coupe du Monde 2006 en Allemagne!!

En résumé, les bookmakers donnent un nombre en rapport avec ce qui va se passer, par exemple le nombre de buts au cours d’un match et le parieur n’a plus qu’à prédire s’il y aura plus ou moins de buts marqués. Evidemment plus vous êtes proche du nombre correct plus vous gagnez… mais plus vous vous en éloignez, plus vous perdez!

A préciser encore que les cotes sont ajustées au fur et à mesure que le match se déroule, d’où l’importance de prendre des décisions rapides pour maximiser vos chances de gains… ou minimiser vos pertes.

Et les conséquences politiques?

Quelques exemples proposés par Sporting Index, une des importantes sociétés anglaises de «spread-betting»: durant les 31 matches de l’Euro 2008, il y aura entre 74 et 76 buts marqués (sans compter les penalties après les prolongations), 15-16 buts marqués de la tête, 318-325 corners et 1100-1400 fautes commises.

Sporting Index prévoit aussi que le but le plus rapide sera marqué après 130 à 140 secondes, que 11 à 13 tirs s’écraseront sur la transversale et que l’arbitre sortira 6 à 7 cartons pour simulation.

Combien de matches seront joués avant qu’un joueur ne marque deux fois dans la même partie? Entre 5 et 6. Il n’y aura pas de «hat-trick» (3 buts du même joueur durant un match) avant 24 à 26 matches et le premier auto-goal sera marqué au milieu du tournoi, après 15 à 16 rencontres.

Un parieur allemand prétend qu’il pourrait même y avoir des conséquences politiques à l’Euro! Il offre une cote de 150 contre 1 si la Chancelière allemande Angela Merkel démissionne suite à une défaite contre l’Autriche. Par contre la cote n’est qu’à 100 contre 1 en ce qui concerne l’hypothétique démission du Chancelier autrichien Alfred Gusenbauer après une victoire de l’Allemagne.

Résultats suisses

Le truc pour réussir un pari est d’utiliser sa tête et non son cœur. Parfois il faut miser, en traître, contre son équipe favorite.

Sporting Index prédit entre 4,3 et 4,7 buts sur l’ensemble du tournoi pour la Suisse (sans tenir compte des penalties marqués suite aux éventuelles prolongations). C’est peut-être un peu optimiste, au vu des trois attaquants de l’équipe. Les Suisses doivent livrer leurs trois matches de groupe contre la République tchèque, la Turquie et le Portugal. Ils devront au minimum finir seconds pour prétendre à une qualification aux quarts de finale.

S’il est difficile de voir comment ils pourraient mettre un but contre le Portugal, ils peuvent éventuellement marquer une fois contre les Tchèques, mais 4 fois contre la Turquie semble bien improbable. Pour cette raison je «vendrais» à 4,3 buts et j’espère que la Suisse ne marquera pas un seul but!

Evidemment, mon cœur espère que je me trompe totalement…

swissinfo, Thomas Stephens
(Traduction et adaptation de l’anglais: Philippe Varrin)

Le «spread betting» est une forme de pari dans lequel plus on est «juste», plus on gagne d’argent et plus on est «faux», plus on en perd!

Le jeu se joue contre les bookmakers, avec qui vous ouvrez un compte.

Prenons un exemple: nous voulons parier sur l’ouverture du score entre la Suisse et la République tchèque. Si le bookmaker prévoit le 1er but entre la 41ème et la 44ème minute, il offre un ‘spread’ de 41-44. Si vous pensez que la Suisse, ou les Tchèques, prendront l’avantage bien avant la 41ème minute, vous ‘vendez’ à 41, disons 1 franc (votre mise est libre). Si quelqu’un marque à la 16ème minute, vous gagnez votre mise multipliée par la différence entre la minute du but et la minute à laquelle vous avez ‘vendu’. Dans ce cas 1x (41-16) = 25 francs. Facile, non? Mais attention, si personne ne marque, vous perdez 1x (90-41) = 49 francs!

Si toutefois, vous pensez que dans les deux camps les attaquants sont faibles et qu’un but rapide n’est que peu probable, vous ‘achetez’ à 41, c’est-à-dire au maximum de l’offre, cette fois-ci disons à 5 francs. Si, par la suite, personne ne marque avant la 85ème minute, vous gagnez 5x (85-44) = 205 francs. Par contre si un but est marqué rapidement, vous perdez une belle somme, tout dépend quand le but aura été marqué.

Si le but est inscrit entre la 41ème et la 44ème minute comme prévu par le bookmaker, vous retrouvez votre mise. Le principe d’ ‘acheter’ et de ‘vendre’ au sommet ou au bas de la mise en choisissant votre mise est très semblable au principe d’achat et de vente à la bourse.

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