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A l’US Open, Djokovic met hors jeu Federer

A New York, Roger Federer a manqué une 3e demi-finale d'affilée en Grand Chelem. Reuters

Roger Federer a été sorti en demi-finale par Novak Djokovic, à qui revient l'honneur de défier Rafael Nadal en finale. Le Bâlois perdra sa 2e place mondiale lundi au profit de Djokovic.

Roger Federer a manqué deux balles de match consécutives à 5-4 15/40 dans le 5e set, avant de s’incliner 5-7 6-1 5-7 6-2 7-5 en 3h44.

«C’est une grosse déception. Ce n’est jamais drôle de s’incliner après avoir possédé des balles de match, surtout en Grand Chelem. Le seul point positif, c’est que cela ne m’est pas arrivé en finale», soulignait l’homme aux 16 trophées majeurs, qui avait connu pareille mésaventure en demi-finale de l’Open d’Australie 2005 face à Marat Safin (une balle de match manquée face au Russe).

«Perdre après avoir obtenu des balles de match est cependant devenu une habitude chez moi», rappelait Roger Federer, qui avait déjà vécu la même situation à deux reprises en 2010, face à Marcos Baghdatis à Indian Wells et face à Tomas Berdych à Miami.

«Je regrette cependant plus de ne pas m’être qualifié pour la finale que de ne pas y affronter Rafa, même si cela aurait été génial pour le tennis», tenait à préciser le Bâlois, qui perdra par ailleurs sa deuxième place mondiale lundi au profit de Novak Djokovic.

Djokovic plus entreprenant

«J’ai disputé un bon point sur ma première balle de match et j’ai voulu jouer de manière prudente sur la seconde», racontait Roger Federer, qui ne pouvait rien faire sur les deux coups gagnants alors armés par Novak Djokovic.

«Je suis agressif lorsque je bénéficie de balles de match sur mon service. Mais à la relance, je préfère assurer», précisait-il. Le Bâlois ne prenait effectivement pas le moindre risque sur ces deux points, à l’inverse d’un Novak Djokovic très entreprenant dans le «money time».

Particulièrement gêné par l’incroyable longueur de balle trouvée par le Serbe durant cette rencontre, il était ensuite lâché par son coup droit dans les deux derniers jeux du match.

Il commettait trois fautes directes sur ce coup à 5-5, puis à nouveau trois sur les trois derniers points de la rencontre. «C’est Nole qui m’a poussé à la faute en l’occurrence. Ce ne sont pas toujours les coups gagnants qui sont décisifs», expliquait Roger Federer, qui avait déjà connu une fin de tournoi difficile l’an passé à New York puisqu’il était passé à deux points de la victoire en finale face à Juan Martin Del Potro.

Trois finale manquées: une première

Sorti en quart de finale à Roland-Garros et Wimbledon, Roger Federer a ainsi manqué une troisième demi-finale d’affilée en Grand Chelem. Cela ne lui était jamais arrivé depuis son avènement à Londres en 2003, où il avait conquis son premier titre majeur.

«Il est clair que ce n’est pas terrible comparé aux années où j’ai conquis trois titres majeurs. Mais je n’ai pas un regard si négatif sur mon année en Grand Chelem. J’ai gagné un trophée en Australie, disputé une demi-finale et deux quarts de finale», rétorquait-il.

«A Paris, les conditions n’étaient pas idéales (réd: terre battue rendue lourde par la pluie) dans mon match face à Robin Söderling. A Wimbledon, je pouvais déjà m’estimer heureux de me retrouver en quart de finale», expliquait le Bâlois, qui souffrait du dos et de la cuisse droite pendant la quinzaine londonienne, où il a été sorti par Tomas Berdych. «C’était surtout difficile de m’incliner dans ces deux tournois car j’étais le tenant du titre», lâchait Roger Federer, qui rappelait que ses deux “bourreaux” avaient à chaque fois atteint la finale.

Le Bâlois a raison d’affirmer que sa saison 2010 n’a rien de catastrophique jusque-là. N’empêche que le manque de matches gagnés et donc de titres conquis (deux seulement au total jusque-là en 2010, à Melbourne et Cincinnati) a une influence négative sur sa confiance, inébranlable dans un passé encore récent. Et c’est bien cette confiance qui lui a fait défaut dans les instants décisifs de sa demi-finale.

«Un supplément de motivation»

«Cette défaite face à Novak Djokovic va surtout m’apporter un supplément de motivation à l’entraînement. J’ai envie de retrouver le goût d’une finale en Grand Chelem», assurait le quintuple vainqueur de l’US Open (2004-2008).

«Et il y a encore de nombreux temps forts en cette fin de saison: la tournée asiatique, Stockholm, Bâle, le Masters. En ce qui concerne la reconquête de la première place mondiale, on verra l’an prochain», concluait Roger Federer, qui n’a par ailleurs pas encore pris de décision concernant sa participation au barrage de Coupe Davis le week-end prochain au Kazakhstan.

Avec l’Open d’Australie, Roland-Garros et Wimbledon, l’US Open fait partie des quatre tournois du Grand Chelem. Il se déroule du 30 août au 12 septembre 2010.

Lors de la finale 2009, Roger Federer avait été battu par Juan Martin Del Potro en cinq sets. L’Argentin, absent du circuit depuis le mois de janvier, n’est pas à Flushing Meadows cette année.

Cette défaite avait mis fin à la série impressionnante de Federer à New York. Vainqueur en 2004, 2005, 2006, 2007 et 2008, le Bâlois y avait en effet remporté 33 matches consécutifs avant la finale de 2009.

Seul Bill Tilden dans les années 30 avait réussi à enchaîner six titres à New York, un exploit qui restera finalement hors de portée de Federer.

avec Gilles Mauron à New York

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