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Appui américain à la médiation suisse en Colombie

Sept parlementaires démocrates américains ont écrit à Berne, Paris et Madrid, pour proposer leur appui dans le processus de paix entre les rebelles marxistes des FARC et Bogota.

Le Ministère suisse des affaires étrangères salue ce soutien américain au processus.

«Si les FARC et le gouvernement l’acceptent (la proposition d’échange de détenus entre Bogota et les rebelles), nous nous engageons à soutenir le processus et à être présents dans la zone où les négociations auront lieu», ont indiqué les élus américains dans un message envoyé le 12 mars.

Des extraits de cette lettre ont été publiés par le journal colombien «El Tiempo».

Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) confirme avoir reçu la lettres des élus américains. «La Suisse salue l’appui de personnalités étrangères dans le processus» de paix en Colombie, a indiqué le porte-parole Johann Aeschlimann.

Une médiation à trois

Rappelons que la Suisse, l’Espagne et la France mènent une médiation en vue d’un échange entre 57 otages des FARC – parmi lesquels figurent trois agents anti-drogue américains capturés en 2003 ainsi que la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, enlevée il y a cinq ans – et 500 guérilleros incarcérés en Colombie.

Les signataires de la lettre sont Jim McGovern, Janice Schakowsky, Sam Farr, Raul Grijalva, Peter Welch, Maurice Hinchey et William Delahunt. Très critiques face au gouvernement du président Alvaro Uribe, ils estiment dans leur lettre que «trop de temps a passé et que le statu quo est inacceptable».

Empêcher Uribe d’utiliser la force

Il y a quelques semaines, les familles des otages ont demandé à la Commission interaméricaine des droits de l’homme à Washington d’intervenir pour empêcher M. Uribe de multiplier les opérations de récupération d’otages par la force.

En 2005, la Suisse, l’Espagne et la France ont proposé d’organiser des négociations dans une zone démilitarisée de 480 km2 en vue d’un échange.

Les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) et le gouvernement se sont déclarés favorables à l’initiative, mais les conditions préalables exigées par les deux camps ont rendu tout dialogue impossible.

Mercredi dernier, le gouvernement colombien a par ailleurs rendu hommage, dans un message lu par le Haut commissaire pour la paix Luis Carlos Restrepo, «à l’engagement de la Suisse, de l’Espagne et de la France, en vue de parvenir à un accord humanitaire».

Reproches de Bogota

Berne a également réagi à ces propos. «La Suisse se réjouit de la reconnaissance de ses efforts de paix par la personne impliquée dans le processus de paix au sein du gouvernement colombien», a indiqué le DFAE.

Ce message colombien fait suite à des propos plus critiques émis récemment par le vice-président colombien. Francisco Santos avait en effet reproché une nouvelle fois à la Suisse de tolérer des représentants des FARC – une organisation terroriste, selon Bogota – sur son territoire.

Il faisait allusion à un membre des FARC qui avait affirmé dans le quotidien «Le Temps» jouer un rôle «diplomatique», affirmation démentie par Berne, pour qui la personne en question n’est pas reconnue officiellement comme un «représentant des FARC».

swissinfo et les agences

La rébellion des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) est la première guérilla du pays.

Les FARC réclament la libération de plus de 500 rebelles emprisonnés par le gouvernement colombien en échange de celle de 57 otages «politiques» sur un total de 1100 otages, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, qu’elles détiennent depuis plus de cinq ans.

La Suisse tente de jouer, avec la France et l’Espagne, un rôle de facilitateur entre Bogota et la guérilla.

Le 16 février, les trois pays ont appelé les autorités colombiennes et les FARC à s’entendre rapidement sur l’établissement d’une zone de sécurité pour permettre un échange d’otages.

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