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chien de berger

Aujourd’hui en Suisse

Suisses du monde, bonjour,

Nous sommes désormais à trois semaines des prochaines votations. Les débats sur les avions de chasse et sur le congé paternité vont bon train, mais quid de la proposition de modification de la loi sur la chasse? Zoom sur l’un des changements phares.

Que serait l’actualité sans une ligne sur la Covid-19? Cette pandémie n’a de cesse de mettre des bâtons dans les roues de nos projets et de faire tourner la tête aux plus sereins d’entre nous. Zoom sur les étudiants et sur les corona-sceptiques.

Pour se rafraîchir l’esprit, quoi de mieux qu’un bon coup de vent? Ce même vent qui pourrait faire fonctionner de nombreuses éoliennes en Suisse, si leurs détracteurs ne les empêchaient de tourner rond. Zoom sur les pour et les contre.

Bonne lecture!

moutons protégés par une clôture
Keystone / Urs Flueeler

Lors des votations du 27 septembre, les citoyens seront appelés à entériner – ou pas – les modifications de la loi sur la chasse. Parmi les diverses mesures figure une disposition importante: le fait que l’indemnisation par la Confédération et les cantons des dommages causés par certaines espèces sauvages protégées soit subordonnée à l’adoption de mesures de précaution.

En clair, cela signifie que les éleveurs devront assumer leur part de responsabilité dans la protection des troupeaux, afin que la coexistence entre les humains et les grands prédateurs (notamment le loup) s’améliore. Par mesures de protections, on entend clôtures ou chiens. Si la nouvelle loi est acceptée, le montant des subventions accordées par la Confédération pour de telles mesures passera de 0,5 à 3 millions de francs par année.

Bien qu’il considère la prévention comme centrale dans la stratégie de cohabitation entre l’homme et le loup ou les autres grands prédateurs, l’État est bien conscient que dans la pratique, elle n’est pas toujours applicable. La loi soumise au vote populaire en tient également compte puisqu’elle prévoit l’indemnisation des dommages «à condition que des mesures raisonnables aient été prises» pour les prévenir.

C’est à ce stade que les cantons interviennent. Ils fournissent des informations et des conseils spécialisés aux éleveurs. Au Tessin, c’est Silvio Guggiari qui opère. Ma collègue Sonia Fenazzi s’est entretenue avec lui afin de comprendre les problèmes auxquels les agriculteurs font face.

  • Comment protéger les troupeaux des grands prédateurs? (swissinfo.ch)
  • Pour tout savoir sur la révision de la loi sur la chasse, lire notre point fort (swissinfo.ch)
  • Un oui à la modification de cette loi signifierait-elle un oui à l’abattage du loup? (swissinfo.ch)
manif zurich
Keystone / Urs Flueeler

Vous les avez forcément vus, dans votre ville ou à la télévision. Depuis des semaines, des manifestants inondent les rues pour protester contre les mesures sanitaires mises en place par les gouvernements dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19.

Ce week-end, ils étaient à Rome, à Zagreb, à Melbourne, à Zurich et même à Altdorf, le chef-lieu du canton d’Uri. Le 12 septembre, une manifestation de ce type est prévue à Genève.

Mais les rassemblements les plus importants ont eu lieu en Allemagne. Ils réunissent généralement une foule hétéroclite composée de personnes lambda préoccupées par la pandémie, de militants anti-vaccin, de complotistes, d’adhérents au mouvement Q-Anon et, de plus en plus, de sympathisants d’extrême droite. Le point d’orgue de ces manifestations a été, il y a une semaine et demi, la tentative d’occupation du Reichstag, le parlement allemand, qui a choqué tout le pays et la classe politique.

En Suisse, la vague de contestation s’est principalement matérialisée à Zurich, avec plus d’un millier de manifestants. Là aussi, les profils étaient disparates, entre familles, retraités, anti-vaccins et anti-5G. Comme le relèvent nos confrères du Temps, la nouveauté réside plutôt dans le fait que de nombreux Romands avaient fait le déplacement, alors que le mouvement se cantonnait jusqu’à présent plutôt à la Suisse alémanique.

Daniel Kübler, politologue à l’Université de Zurich, n’est pas étonné de cette situation et rappelle que dans les années 1980, les réactions et théories conspirationnistes à propos du sida ont été légion. Selon lui, «lorsqu’il n’y a plus de certitudes, l’être humain a de la peine à gérer la situation. Dans ces situations, certaines personnes ont de la peine à accepter la réalité et ont besoin d’explications».

amphithéâtre
© Keystone / Christian Beutler

La pandémie mondiale a rebattu les cartes des études supérieures. En raison des mesures sanitaires appliquées par la plupart des pays et aux interdictions d’entrée de certains, les étudiants se voient privés de semestres à l’étranger, d’échanges linguistiques ou d’années sabbatiques.

L’année scolaire 2020-2021 rimera certainement avec Suisse. Dans la plupart des universités romandes, le nombre d’inscrits est en augmentation. À nos collègues de la RTS, le recteur de l’Université de Genève Yves Flückiger déclare: «Il y a ceux qui avaient prévu une année sabbatique, qui de fait s’annule vu la situation. On peut ajouter à cela ceux qui ont redoublé, et peut-être ceux qui sont un peu perdus et ne savent pas très bien vers quoi se tourner, et choisissent presque par défaut les études».

L’augmentation des effectifs est une aubaine pécuniaire pour les établissements, mais elle représente aussi un défi de taille. Comment concilier concept sanitaire et accroissement du nombre d’élèves sur site? Si l’enseignement en ligne tend à faire ses preuves, il ne s’applique malheureusement pas à toutes les matières, notamment pas aux travaux pratiques dispensés par les Hautes Écoles Spécialisées (HES).

Durement touchés par la pandémie à travers le monde, certains Suisses de l’étranger envisagent sérieusement de rentrer au pays afin d’assurer à leurs enfants un enseignement présentiel. Ces jeunes-gens viendront encore grossir les rangs des écoles en Suisse.

éolienne
Keystone / Julian Stratenschulte

Si les énergies renouvelables ont le vent en poupe, on ne peut pas en dire autant des éoliennes en Suisse. Depuis dix ans, les détracteurs de cette source d’électricité utilisent tous les recours pour bloquer son implantation.

Vallonné et escarpé, le paysage helvétique ne se prête pas toujours aisément à l’installation de turbines, entend-on souvent, notamment chez les opposants à l’éolien. L’exemple d’un autre voisin, l’Autriche, prouverait toutefois le contraire. Avec une configuration pas très éloignée de la Suisse, l’Autriche produit déjà 60 fois plus d’énergie éolienne.

L’association pour la promotion de l’énergie éolienne Suisse Eole aimerait que 10% de part d’électricité soient dérivés de l’éolien d’ici 2050 – ce sont aujourd’hui 0,2%. Des ambitions qui semblent peu réalistes compte tenu du nombre de projets actuellement bloqués par des recours.

À cheval entre les cantons de Berne et de Neuchâtel, le projet des Quatre-Bornes sera pour sa part soumis au vote le 27 septembre. Les 1200 habitants de la commune de Sonvilier (BE), entre les villes de St-Imier et de La Chaux-de-Fonds, devront trancher sur l’implantation d’un parc de dix éoliennes, sept sur territoire bernois et trois sur sol neuchâtelois, dans la région du Val-de-Ruz.

  • L’éolien bloqué par des procédures sans fin en Suisse (swissinfo.ch)
  • Un kérosène vert élaboré en Suisse (swissinfo.ch)
  • Le stockage des énergies renouvelables dans une tour en béton (swissinfo.ch)


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