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femmes portant de l eau

Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous chers expatriés,

C’est Pauline à Neuchâtel. Les pays industrialisés devraient consacrer tous les ans 100 milliards de dollars à la solidarité internationale face au changement climatique. Les chiffres nous montrent qu’on est encore loin du compte…

Alors que le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis est actuellement en visite en Afrique, une triste confirmation est parvenue aux médias aujourd’hui: celle de la mort de l’otage suisse Béatrice Stöckli, revendiquée dans une vidéo djihadiste.

On vous parle aussi des lois anti-mendicité, en vigueur dans certains cantons suisses mais épinglées par la Cour européenne des droits de l’Homme, et de la pandémie de Covid-19 qui encourage nos addictions.

Très bonne lecture,

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Le financement climatique doit servir à réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi à aider l’adaptation aux changements climatiques, dans les pays en développement. Copyright 2017 The Associated Press. All Rights Reserved.

Les pays industrialisés, dont la Suisse, ne dépensent pas assez pour aider les régions les plus pauvres à faire face à la crise climatique. En 2009, lors de la Conférence de l’ONU sur le climat, ils s’étaient engagés à affecter 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 au financement de projets climatiques dans les pays en développement.


Avec mon collègue Luigi Jorio, nous nous sommes plongés dans les chiffres pour savoir si la promesse avait été tenue. Conclusion: on est encore loin de l’objectif. Le financement climatique global s’est élevé à moins de 79 milliards de dollars en 2018. L’Union européenne (UE) et ses membres sont les principaux contributeurs, à hauteur de 27 milliards de dollars. La Suisse, elle, dit avoir atteint son objectif avec un financement de 554 millions.

De nombreuses ONG sont critiques, à plus d’un titre. ACT Alliance EU, qui vient de publier un rapport sur le sujet, estime que l’UE devrait dépenser 6 à 9 milliards de plus, et que la contribution suisse devrait être portée à 1 milliard, pour que leur part soit «équitable». En outre, les chiffres communiqués par certains gouvernements seraient surestimés.

Rappelons que le financement climatique est une question de solidarité, mais surtout de responsabilité. Les Etats les plus riches sont responsables de la majeure partie des émissions mondiales, mais ce sont les pays pauvres qui en subissent le plus les conséquences.

Béatrice Stöckli
Béatrice Stöckli avait été enlevée en 2016 au Mali. Copyright 2020 The Associated Press. All Rights Reserved.

La mort de l’otage suisse Béatrice Stöckli en octobre dernier au Mali a été revendiquée dans une vidéo d’un groupe djihadiste. La RTS et le Temps disent avoir pu consulter des images sur place, en marge de la visite du conseiller fédéral Ignazio Cassis en Afrique.


La missionnaire évangélique bâloise avait été enlevée en janvier 2016 à Tombouctou. Son décès avait déjà été annoncé en octobre dernier, sur la base des témoignages d’autres otages libérés, dont la Française Sophie Pétronin, mais tous les doutes n’avaient pas été levés.

Pour la Suisse, cette vidéo vient confirmer que Béatrice Stöckli a été victime du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, une organisation terroriste islamiste. Le ministre helvétique des Affaires étrangères Ignazio Cassis a rendu hommage à la missionnaire à Bamako. Berne avait connaissance de la vidéo depuis plusieurs mois mais ne l’a pas communiqué, estimant que la mort de la Suissesse était presque certaine.

La Confédération s’est engagée à tout faire pour rapatrier la dépouille deBéatrice Stöckli. Les tentatives de négociation semblent toutefois au point mort et le Mali ne paraît pas en mesure de fournir d’informations supplémentaires à ce stade.

personne en train de mendier
Dans plusieurs cantons suisses, mendier est passible d’amende. Keystone / Georgios Kefalas

Le 19 janvier, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rendu un jugement très attendu sur l’interdiction de la mendicité. Appelée à se prononcer sur le cas d’une femme rom amendée et emprisonnée pour avoir mendié dans la rue à Genève, la CEDH a jugé la sanction «disproportionnée» et condamné le principe même d’une pénalisation de la mendicité.


Genève a en conséquence suspendu sa loi. Dans le canton de Vaud, elle reste pour l’heure en vigueur. Le gouvernement cantonal explique qu’il n’est pas compétent pour décider d’une suspension de loi, et souligne que l’arrêt de la CEDH n’est pas un arrêt d’annulation.

Quoi qu’il en soit, la décision de la CEDH a été accueillie avec soulagement par les personnes concernées et les travailleurs sociaux. Ma collègue Marie Vuilleumier s’est entretenue du sujet avec deux spécialistes. Pour Maya Hertig, vice-présidente de la Commission fédérale contre le racisme, «ce type de lois renforce les discriminations».

De son côté, un intervenant social chez Caritas Genève souligne que «l’accompagnement juridique est une tâche très lourde». «Une amende implique beaucoup d’institutions: la police, les tribunaux, les services des contraventions, les services d’application… Maintenant, on pourra se concentrer davantage sur l’intégration», dit-il.

bouteilles vides
Le stress induit par la Covid-19 peut entraîner une consommation excessive d’alcool. Keystone / Gaetan Bally

Le stress lié à la Covid-19 accentue le risque d’addiction. C’est ce que montre le rapport annuel d’Addiction suisse publié ce mercredi. Les personnes qui avaient déjà du mal à contrôler leur consommation avant la pandémie sont bien sûr particulièrement exposées.


Mais de nouveaux groupes à risque apparaissent aussi, selon l’organisation spécialisée. Il s’agit notamment des personnes exposées à un risque accru de contamination (le personnel des services d’urgence, celui des transports publics ou de la vente, par exemple) ou celles qui ont été confrontées personnellement à la maladie.

Face au stress et au traumatisme d’avoir été soi-même gravement malade, d’avoir été témoin de la maladie d’un proche ou de subir les conséquences économiques de la pandémie, certains trouvent refuge dans l’alcool, les drogues ou les médicaments, note Addiction suisse.

Le télétravail ou le chômage sont des facteurs aggravants, ajoute le rapport, car dans ce contexte le quotidien est moins structuré et le contrôle social est réduit.

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