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Après sa rupture en 2021, la Suisse pourrait-elle se rapprocher rapidement de l’Union européenne? Pour Astrid Epiney, rectrice de l’Université de Fribourg, la réponse est oui. Mais René Schwok, politologue à l’Université de Genève, se montre plus sceptique. La raison? Les élections fédérales, qui gèleront temporairement la poursuite des relations.

Dans cette sélection, je vous parlerai également de la guerre en Ukraine et des conséquences que ce conflit entraîne pour la Suisse. Mais aussi de la campagne nationale contre l’addiction aux jeux d’argent en ligne.

Bonne lecture,

swissinfo.ch

Entre Astrid Epiney et René Schwok, les avis ne sont pas les mêmes en ce qui concerne un rapprochement rapide entre la Suisse et l’Union européenne. La rectrice de l’Université de Fribourg se montre optimiste: une avancée du dossier est possible avant l’été. Le politologue René Schwok, lui, évoque les élections fédérales, qui mettront sur pause les discussions. Ces deux plus grands spécialistes de la question en débattent avec swissinfo.

René Schwok, politologue à l’Université de Genève et auteur de plusieurs livres sur les relations entre la Suisse et l’Union européenne, n’imagine pas que Berne et Bruxelles puissent faire avancer leurs relations avant cet automne. Selon lui, les élections fédérales vont peser sur le dossier: à l’exception des Verts libéraux, aucun parti n’a intérêt à agir dans ce contexte.

Rectrice de l’Université de Fribourg et spécialiste du droit européen, Astrid Epiney se veut plus optimiste et avance ses arguments: la nouvelle approche par «paquet» du Conseil fédéral laisse l’espoir que des progrès puissent avoir lieu d’ici l’été. Le gouvernement suisse entend ainsi trouver des solutions secteur par secteur au lieu d’un cadre institutionnel pour chapeauter les relations.

Les deux experts s’accordent pour dire que si l’on fait traîner le dossier sur le long terme, l’accord sur la libre circulation des personnes pourrait être remis en cause. Ils pensent aussi que malgré les obstacles, la voie bilatérale est la seule piste qui tienne la route pour l’instant.

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Modéré par: Samuel Jaberg

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Keystone / AP

La guerre en Ukraine a certes ramené la Suisse sur la scène diplomatique mondiale, mais elle l’a aussi placée dans la tourmente. La Confédération doit ainsi faire face à des exigences jusqu’alors impensables, qui vont de l’adhésion aux sanctions de l’UE face à la Russie à la livraison d’armes suisses à l’Ukraine par exemple.

Pas facile d’être compris quand on est suisse. Prenons l’adhésion aux sanctions de l’UE face à la Russie: le temps qu’une décision soit finalement prise par la Suisse a suscité un grand nombre de commentaires à l’international. Or, les sanctions font partie de la politique étrangère suisse depuis les années 1990. Et sa neutralité est appliquée uniquement sur le plan militaire (les livraisons d’armes sont donc ainsi concernées).

L’Union démocratique du centre souhaite donc modifier la Constitution pour garantir une interprétation restrictive de cette neutralité. Elle recueille actuellement des signatures dans ce sens pour que leur initiative soit soumise au vote. Mais un «oui», si vote il y a, est peu certain. La Suisse devrait donc garder une neutralité interprétée selon les besoins en cas de crise.

D’autres domaines font aussi partie des questions que va devoir se poser la Confédération: la confiscation d’actifs russes pour les utiliser à la reconstruction de l’Ukraine, l’énergie, les réfugiés,… Il y a du pain sur la planche.

© Keystone / Gaetan Bally

La pandémie et sa période de confinement ont fait des dégâts chez les mordus des jeux d’argents en ligne. Selon une étude, la part des joueurs et joueuses problématique a doublé, passant de 2,3% à 5,2% en 2021. Les cantons lancent une période de prévention commune.

Addiction Suisse et le Groupement romand d’études des addictions ont publié une étude sur le eGames. Et elle n’est pas gaie à lire: en 2018, un quart des 1395 répondants jouaient de manière hebdomadaire. En 2021, ils étaient 30%. Les jeunes de 18 à 29 ans sont les plus touchés: 18,8% d’entre eux sont concernés par un comportement de jeu à risque modéré ou problématique.

L’explosion de l’offre suisse des jeux en ligne combinée avec la pandémie et la période d’isolement est à la base du problème pour la plupart des participants à l’étude. Les casinos ont dû temporairement fermer leurs portes dès mars 2020; cela a laissé le champ aux offres en ligne. Leur marketing intensif, l’accessibilité aux jeux ou encore les bonus ont été des facteurs importants pour les joueurs. La plupart ont aussi affirmé ne pas connaître les offres d’aide et de soutien.

Face à ces problèmes, les cantons ont décidé d’agir. Pour la première fois, ils s’associeront dans une campagne de prévention nationale, qui sera diffusée sur les réseaux sociaux. L’addiction au jeu est un trouble psychique reconnu par l’Organisation mondiale de la santé. Le besoin de jouer des sommes croissantes ou le fait de mentir sur sa pratique de jeu en sont des signes.

© Keystone / Jean-christophe Bott

La pénurie de neige, il semble que l’Autriche ne connaît pas. Et ça rend bien jalouse la Suisse, qui peine à faire tourner ses remontées mécaniques. Dans les Grisons, il y a quelques jours, une station vient de fermer ses portes alors qu’une autre, autrichienne et située non loin, voit ses affaires marcher à merveille.

Dans les Grisons, la station de Tschiertschen a dû récemment fermer ses portes en raison du manque de neige. Mais le domaine skiable de Saalbach-Hinterglemm, situé non loin dans les Alpes autrichiennes, affiche un grand sourire: ses 270 kilomètres de pistes et ses 70 remontées mécaniques sont en service. Une anomalie ?

Il semble que non et la réponse est apportée par Klaus Marquardt de MeteoNews. Une grande masse de neige avait été annoncée fin janvier. Mais la Suisse n’en a pas bénéficié autant que l’Autriche, car elle se trouvait plus près de l’anticyclone. «C’est pourquoi il tombé nettement plus de neige chez eux», explique-t-il à Blick.ch.

En outre, il est possible de penser que la position du jet-stream a été déterminante. Ce courant d’air rapide devait se situer plus à l’est qu’on ne l’a pensé. Ainsi, l’air humide de l’Atlantique amené du nord-ouest par le jet-stream s’est accumulé sur le versant nord des Alpes autrichiennes, avec donc de la neige fraîche chez nos voisins.

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