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Bio-terrorisme: la lutte passe aussi par la Suisse

Après les attentats du 11 septembre 2001, les Etats-Unis avaient dû faire face à une série de lettres piégées à l'anthrax. Keystone

La menace terroriste à l'anthrax a poussé les Etats-Unis à s'intéresser de très près à l'industrie biochimique helvétique.

Mercredi, à Washington, à l’ambassade de Suisse, des spcécialistes ont fait le point, en présence du ministre américain de la Santé Tommy Thompson

Le bio-terrorisme ne se combat pas seulement en trouvant des moyens financiers, mais également en misant sur une collaboration entre les administrations, les universités et les industries de différents pays.

Ce concept a été souligné mercredi soir à l’ambassade de Suisse de Washington, où se tenait une réunion sur «le rôle de la biotechnologie dans la sécurité et la défense intérieure».

Dix-huit mois après les attentats terroristes anti-américains du 11 septembre 2001, les participants ont tout d’abord cherché à faire le bilan des progrès réalisés en la matière.

Ils ont également voulu comprendre ce qu’il reste à faire dans le domaine de la lutte contre le bio-terrorisme, en particulier au plan sanitaire.

A la pointe de la biotechnologie

Riche en industries de pointe dans le domaine biotechnologique, la Suisse peut jouer un rôle important dans ce contexte.

«Tout le monde connaît désormais les succès d’Alinghi», dit l’ambassadeur de Suisse Christian Blickenstorfer. Mais tout le monde ne sait pas que le patron d’Alinghi, Ernesto Bertarelli, dirige aussi Serono, une entreprise leader dans le domaine de la biotechnologie.

D’ailleurs, Serono n’est pas seule en Suisse. Les géants Novartis et Roche, ainsi que des dizaines de petites et moyennes entreprises (PME) sont aussi actives dans ce secteur.

Or la collaboration de toutes ces entreprises intéresse les Etats-Unis. Et le fait que le ministre américain de la Santé ait participé à cette réunion – qui a rassemblé une centaine de personnes d’une vingtaine de pays – montre combien cet intérêt est grand.

Après avoir rappelé les liens historiques unissant les Etats-Unis et la Suisse, Tommy Thompson a d’ailleurs salué les efforts que deux pays ont entrepris en commun pour assurer la bio-sécurité.

«Nous avons besoin de vos idées», lance Tommy Thompson. Qui a développé, au cours des derniers mois, un système de communication au niveau national qui permet d’agir rapidement et efficacement en cas d’attaque bio-terroriste.

La recherche a pris du retard

Suite à l’affaire de l’anthrax (2001), les Etats-Unis ont pris conscience du danger d’attaques réalisées au moyen de bactéries, virus ou autres substances toxiques.

Ils ont compris à quel point il était facile de propager un produit dangereux, mais également à quel point il était difficile de trouver les responsables.

Autre problème soulevé: peu de progrès ont été réalisés au cours des dernières décennies dans le domaine médical.

Motif? Jusqu’en 2001, les attaques dites biologiques étaient considérées comme peu probables.

Désormais, les autorités américaines sont décidées à combler rapidement le retard pris dans ce domaine. Elles veulent défendre leur population d’une manière optimale.

Concrètement, les Etats-Unis ont augmenté de 1,5 milliard de dollars le budget destiné à la recherche et au développement de contre-mesures. Ils ont en outre lancé le projet «BioBouclier».

Actuellement, les Américains cherchent à déterminer comment utiliser au mieux tous ces moyens.

Ils veulent, vant tout, mettre sur pied la recherche de base indispensable à l’élaboration d’antidotes, de vaccins ou de médicaments dont ils pourraient avoir un jour un besoin urgent.

Le ministre de la santé Tommy Thompson en est persuadé. Les résultats de ces recherches sont également dans l’intérêt des entreprises, y compris celles qui sont basées en Europe.

Un rôle important à jouer

Les Etats-Unis veulent disposer de moyens d’analyse rapides et efficaces, ainsi que de grandes quantités de médicaments. Et, pour atteindre ce but, ils ont besoin l’industrie pharmaceutique.

La Suisse est particulièrement concernée. «Nous sommes, relève Terry Barnett, parmi les principaux producteurs d’antibiotiques.»

Et le directeur exécutif de Novartis Corporation de rappeler à quel point ses employés ont intensément vécu la psychose suscitée aux Etats-Unis par l’affaire des lettre à l’anthrax.

Aujourd’hui, l’industrie pharmaceutique suit avec intérêt toutes les démarches que les autorités américaines entreprennent pour pouvoir lutter contre le bio-terrorisme.

Et il semble clair que des entreprises comme Novartis auront à l’avenir un rôle important à jouer.

swissinfo, Anna Luisa Ferro Mäder, Washington
(traduction: Olivier Pauchard)

– Quelques jours après le 11 septembre 2001, plusieurs lettres contenant de l’anthrax ont été envoyées.

– Quelques victimes ont même été déplorées. Mais les envois de lettres piégées se sont rapidement arrêtés.

– Le terrorisme islamique a d’abord été mis en cause. Mais l’enquête a finalement privilégié une piste américaine.

– A ce jour, toute la lumière n’a pas encore été faite sur ces événements.

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