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Pierre Krähenbühl

Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous, Helvètes du monde,

Dans le cadre d’une nouvelle série consacrée aux défis démographiques qui attendent la Suisse, swissinfo.ch vous propose aujourd’hui un éclairage sur l’infertilité. Une maladie encore souvent taboue, bien qu’elle concerne environ un adulte sur six. Vous verrez que pour les couples infertiles, l’accès aux – excellents – traitements est largement conditionnée à leurs moyens financiers.

Ailleurs dans l’actualité, il est aussi question des écarts salariaux qui se creusent, de l’avenir de la contribution suisse à l’UNRWA et de la hausse des incidents racistes.

Excellente lecture,

PMA
De plus en plus de couples doivent recourir à l’assistance médicale à la procréation, comme ici à Zurich. KEYSTONE/© KEYSTONE / GAETAN BALLY

L’infertilité est un enjeu de santé publique qui progresse un peu partout dans le monde. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près d’un adulte sur six serait concerné à un moment de sa vie. Et la Suisse ne fait pas exception, d’autant qu’elle est l’un des pays développés où l’on fait des enfants le plus tard.

Face à un diagnostic d’infertilité, des options médicales existent et la qualité des traitements est jugée bonne dans le pays. C’est plutôt l’accessibilité de la procréation médicalement assistée (PMA) qui est jugée perfectible, en comparaison avec les pratiques en vigueur dans d’autres pays.

Les traitements de PMA, très chers, sont souvent à la charge des personnes. Seuls les traitements autres que la fécondation in vitro (FIV) peuvent être remboursés par l’assurance maladie, sous certaines conditions strictes. La FIV, qui peut coûter jusqu’à 10’000 francs par cycle, n’est jamais prise en charge, ce qui amène certains couples à s’endetter, voire à renoncer aux soins.

La Suisse possède aussi l’une des législations les plus restrictives d’Europe en matière de PMA. Le don d’ovocytes (la solution si l’infertilité provient des gamètes de la femme) y est encore impossible – le Parlement a accepté fin 2022 un texte visant à l’autoriser, mais la mesure n’entrera pas en vigueur avant plusieurs années. C’est pourquoi beaucoup de couples infertiles partent faire une PMA à l’étranger.

  • Alors que l’infertilité progresse, la Suisse peut mieux faire en matière d’accès à la PMA – swissinfo.ch
  • La fécondité chute en Suisse comme presque partout dans le monde – swissinfo.ch
porte-monnaie
Les salaires réels sont en baisse pour la quatrième année consécutive en 2024. KEYSTONE/KEYSTONE/GAETAN BALLY

Une fois leurs impôts et leur loyer payés, les personnes qui touchent de bas et moyens salaires en Suisse ont moins pour vivre aujourd’hui qu’en 2016. C’est ce que déplore l’Union syndicale suisse (USS), dans son rapport sur la répartition des salaires, de la fortune et des charges fiscales présenté ce lundi matin.

Après 2021, 2022 et 2023, les salaires réels sont en baisse pour la quatrième année consécutive, a souligné la vice-présidente de l’USS, Vania Alleva, observant qu’il s’agit d’une situation inédite depuis la Seconde Guerre mondiale. L’organisation a examiné la situation de ménages-type en puisant dans une base de données comprenant au moins un million d’observations.

Parallèlement, les personnes les plus riches voient leur situation s’améliorer, selon l’étude de l’USS. Les salaires élevés continuent en effet de progresser, tandis que les cantons diminuent les impôts sur le revenu et la fortune pour les classes les plus aisées, dénonce le syndicat.

L’organisation syndicale réclame une hausse substantielle des bas et moyens revenus, et un plafonnement des primes d’assurance maladie à 10% du revenu. C’est ce que préconise aussi l’initiative socialiste qui sera soumise au vote le 9 juin. Enfin, le syndicat s’oppose à la baisse prévue des impôts sur le revenu et la fortune, qui «améliorent encore la situation de personnes qui n’en ont pas besoin».

  • Les bas et moyens salaires souffrent, critique l’USS – ATS
  • La Suisse compte désormais plus de 4000 salariés millionnaires – BlickLien externe
  • Les salaires réels ont reculé en 2023 en Suisse pour la troisième année de suite – RTSLien externe

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Pierre Krähenbühl
Pierre Krähenbühl exclut que le CICR reprenne le mandat de l’UNRWA. KEYSTONE/© KEYSTONE / MARTIAL TREZZINI

Le directeur du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Pierre Krähenbühl, exclut que son organisation reprenne le mandat de l’UNRWA, l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens. «On a déjà suffisamment à faire sans chercher à se substituer à d’autres organisations», affirme-t-il dans un entretien au Temps publié ce lundi.

Le Genevois réagit ainsi à la volonté de parlementaires de droite de voir le CICR remplacer l’UNRWA, pointée du doigt pour de supposés liens avec le Hamas. «Nous avons des mandats totalement différents. L’UNRWA a reçu le sien de l’Assemblée générale de l’ONU, le CICR des Conventions de Genève, indique Pierre Krähenbühl. Le CICR ne reprendra donc pas le mandat de l’UNRWA.»

Au Parlement, la Commission de politique extérieure du Conseil national discute lundi et mardi de la question de l’aide financière suisse à l’UNRWA. Pour l’heure, les financements sont toujours bloqués et la nervosité règne dans la Berne fédérale. Les parlementaires doivent débattre mardi d’une motion réclamant la fin de la contribution helvétique à l’agence onusienne.

En attendant, une forte mobilisation s’est organisée dans le pays. Plusieurs pétitions lancées par le PS, Amnesty International et des ONG ont réuni des dizaines de milliers de signatures pour appeler le gouvernement à continuer à soutenir l’UNRWA.

  • Pierre Krähenbühl: «A Gaza, le CICR ne remplacera pas l’UNRWA» – Le TempsLien externe (sur abonnement)
  • La commission de politique extérieure du Conseil national se penche sur la contribution de la Suisse à l’UNRWA – RTSLien externe
  • Plus de 45’000 signatures en soutien à Gaza – ATS
  • La Suisse se divise sur le dossier explosif de l’UNRWA – heidi.newsLien externe (sur abonnement)
  • Le suivi de la crise au Proche-Orient sur RTSinfo.chLien externe
manifestation
Une manifestation contre le racisme à Zurich en 2020. KEYSTONE

Près de 880 incidents racistes ont été signalés en Suisse en 2023, selon le rapport annuel des centres de conseils en racisme publié dimanche. Cela représente près de 170 signalements de plus qu’en 2022, soit une augmentation de près d’un quart.

La majorité des cas recensés relèvent de la xénophobie et du racisme anti-Noirs. Mais l’escalade du conflit au Proche-Orient a fait augmenter de manière significative d’autres types de racismes, indique la Commission fédérale contre le racisme (CFR) et l’ONG humanrights. C’est le cas du racisme à l’encontre des personnes arabes et musulmanes, ainsi que de l’antisémitisme.

Ces discriminations ont principalement eu lieu en milieu scolaire, sur le lieu de travail et dans l’espace public. Le racisme apparaît notamment en hausse constante à l’école, pas seulement dans la cour de récréation, mais aussi par le biais de groupes scolaires créés par les élèves sur les réseaux sociaux.

La CFR et humanrights tirent la sonnette d’alarme et plaident pour un renforcement de la prévention en milieu scolaire. Ils appellent aussi à un changement structurel et institutionnel urgent, non seulement dans les milieux éducatifs et le monde de la politique, mais également dans les secteurs de l’emploi et du logement.

  • Près d’un quart de signalements d’incidents racistes en plus – RTSLien externe
  • Profilage racial, discriminations: en Suisse, un racisme structurel existe aussi – swissinfo.ch (2020)

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