Des perspectives suisses en 10 langues

Collaboration entre Bâle et Zurich

Gerd Folkers. swissinfo.ch

L'université de Bâle et l'EPFZ collaborent étroitement grâce au Centre commun des sciences pharmaceutiques.

Visite guidée avec son directeur, Gerd Folkers.

En matière pharmaceutique, la Suisse est à la pointe de la recherche. Et son industrie, dans ce domaine, réalise 10% des ventes mondiales.

Avec la création, en 2001, du «Centre commun des sciences pharmaceutiques», l’université de Bâle et l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) explorent de nouvelles voies et coopèrent étroitement. Après 500 ans de rivalité entre les deux villes, la chose est réjouissante…

Le Centre est dirigé par Gerd Folkers, titulaire d’une double chaire d’enseignement à Zurich et à Bâle.

Soigné grâce à l’informatique

Ce chercheur de haut vol est un homme passionné: «Fondamentalement, je m’intéresse aux liens qui existent entre tous les objets de la nature. La pharmacie est parfaite car son côté interdisciplinaire m’amène à côtoyer d’autres sciences, biologie, chimie, médecine, etc.»

Deux choses ont permis aux sciences pharmaceutiques de faire récemment d’immenses progrès: l’ordinateur et la biologie moléculaire. Cette dernière n’aurait jamais pu se développer si l’informatique n’avait pas évolué en parallèle.

«Depuis une vingtaine d’années, nous avons une approche plus rationnelle des maladies, explique Gerd Folkers. Nous ne les considérons plus comme des phénomènes globaux, mais plutôt comme des processus moléculaires ou biochimiques. On peut discuter cette manière de voir, mais c’est la tendance du moment».

Et les firmes pharmaceutiques?

«Nous collaborons avec l’industrie pharmaceutique, mais elle n’a pas son mot à dire», déclare le professeur Folkers, avant de commenter, avec un large sourire: «Nous avons la possibilité de faire des recherches que l’industrie pharmaceutique n’aborde pas, pour différentes raisons. En revanche, nous pouvons lui suggérer des domaines d’investigation intéressants».

La récente décision de Novartis de consacrer 4 milliards de francs aux Etats-Unis dans la recherche a surpris beaucoup de monde. La réaction de Gerd Folkers? «Ce n’est pas un problème de compétence, car nous avons aussi d’excellents chercheurs dans notre Centre. Et nous aurions été très contents de recevoir ce mandat.»

Et d’ajouter: «Mais il faut voir que cette firme réalise 50% de son chiffre d’affaires dans ce pays. Il fallait bien donner quelque chose en retour».

La Suisse, centre d’excellence

Gerd Folker est d’origine allemande. Son regard sur la place scientifique suisse ne peut donc être qualifié de chauvin. Cependant il ne tarit pas d’éloges:

«En étant ici, j’ai réalisé un rêve. Aucun autre endroit dans le monde ne peut me proposer ce que j’ai ici. A l’étranger, la recherche helvétique est très estimée. Le pays perdrait énormément en image si les choses changeaient».

Le professeur lance toutefois un avertissement: «On constate que les moyens mis à disposition des chercheurs ont diminué en comparaison avec d’autres pays. La Suisse traverse une phase de saturation. Il faut faire très attention et continuer à investir massivement dans la science».

swissinfo/Yves Pillard

Bio express:

– Gerd Folkers naît le 25 mars 1953 à Andernach en Allemagne.

– Il étudie la pharmacie à l’université de Bonn où il y fait son doctorat.

– En 1983, il quitte Bonn pour l’université de Tübingen.

– En 1989, il est habilité en chimie pharmaceutique (université de Tübingen).

– Nommé professeur extraordinaire à l’EPFZ en 1991, il devient professeur ordinaire pour les sciences pharmaceutiques en 1994.

– Gerd Folkers est également éditeur des journaux: «QSAR» et «Pharmaceutica Acta Helvetiae». Il est l’auteur de nombreux livres scientifiques.

– Il est actuellement directeur du Centre commun des sciences pharmaceutiques qui dépend, conjointement, de l’université de Bâle et de l’EPFZ.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision