Le «Virelab», laboratoire virtuel
En tant qu'enseignant, Gerd Folkers a développé un concept révolutionnaire de laboratoire virtuel.
De l’utilité d’Internet en matière de recherche.
Gerd Folkers ne travaille plus guère en laboratoire. «En revanche un bon chercheur doit être un bon enseignant et cette tâche, souvent mésestimée, fait partie de mon job. Tout comme la vulgarisation», explique-t-il.
Pour ce faire, le professeur a développé un concept révolutionnaire de laboratoire virtuel, le «Virelab». Il s’agit d’une pièce équipée de trois écrans tactiles géants, auxquels s’ajoute un quatrième, qui constitue le plateau d’une table.
Le tout est connecté à des bases de données et à Internet. Gerd Folkers s’enthousiasme: «Ce système permet une interaction totale avec les étudiants. Nous nous réunissons autour de ces écrans, chacun s’exprime, manipule l’installation à son idée et nous résolvons ainsi les problèmes posés.»
Le «Virelab», démonstration
Le professeur télécharge une molécule de forme complexe dans une banque de données de l’Ohio. Après quelques instants, cette dernière apparaît à l’écran, représentée en trois dimensions.
Dès lors, il est possible de la faire tourner dans l’espace par simple mouvement du doigt sur l’écran. Fascinant. Une autre fonction permet de tracer des traits comme on le ferait sur un tableau noir.
«L’apport de ce système pour les sciences pharmaceutiques est immense car il fournit une meilleure compréhension des interactions moléculaires complexes».
En effet, on prend possession de cette molécule presque physiquement. Par des mouvements simples, il est possible de la déplacer en temps réel dans un espace à trois dimensions. Saisissant.
Gerd Folkers continue sa recherche pédagogique avec une psychologue du travail. Elle filme ses séminaires afin d’améliorer encore le procédé. De nombreux instituts comme de grandes firmes sont déjà intéressés par ce laboratoire virtuel, unique en son genre.
Démarche passionnante, les recherches du professeur Folkers ne s’arrêtent donc pas aux seules sciences pharmaceutiques.
D’ailleurs, un de ses collaborateurs avoue avoir eu, au début, de la peine à suivre Folkers dans cette réalisation. «On ne voyait pas très bien l’intérêt d’un tel système. Maintenant, on ne peut plus s’en passer». C’est peut-être là la marque d’un grand chercheur.
swissinfo/Yves Pillard
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