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Les tsunamis poussent le WEF à réagir

Keystone

Le Forum économique mondial de Davos modifie l’agenda de sa rencontre annuelle de fin janvier. Il réagit ainsi à la catastrophe qui a endeuillé l’Asie.

Le thème «risques globaux» était déjà au programme. Les participants en profiteront pour parler infrastructures et reconstruction.

Le raz de marée qui a déferlé dans l’Océan indien a frappé des économies en plein développement. En 2004, les pays atteints par le tsunami avaient enregistré des taux de croissance supérieurs à la moyenne.

Faisant partie du groupe des «marchés émergents», ces pays ont connu une croissance pouvant atteindre jusqu’à 6,6%. Par comparaison, la Suisse n’a même pas obtenu 2% l’an dernier.

Les pays bordant l’Océan indien bénéficient d’une main-d’œuvre bon marché. Comme la Chine, ils constituent un pôle de choix pour l’offshoring des entreprises agissant à l’échelle mondiale.

A l’avenir, ces pays resteront pour l’économie mondiale des sites importants pour la production de biens et de services. Et avec l’offshoring, les entreprises continueront à y délocaliser des emplois.

«A Davos, nous allons donc organiser des discussions entre les représentants des gouvernements de ces pays et les entreprises», annonce le directeur du Forum économique mondial (WEF), André Schneider.

Economie et catastrophes naturelles



Chaque année, quelque 300 discussions sont organisées dans le cadre du WEF. Il était déjà prévu que l’une d’elles fût consacrée au rôle de l’économie dans les cas de catastrophes naturelles.

C’est en 2002 déjà que le WEF a mis sur pied son «Disaster Resource Network» (DRN). Celui-ci a été utilisé un an plus tard, dans le cadre du tremblement de terre qui a détruit la ville iranienne de Bam.

A cette occasion, les entreprises membres du WEF ont apporté leur soutien aux œuvres d’entraide dans les domaines de la logistique, de la construction et des transports, afin de distribuer l’aide sur place.

Les analyses faites à Bam ont montré que davantage de gens auraient pu être sauvés si les œuvres d’entraide avaient pu disposer sur place d’un soutien plus rapide, de plus de gens et de moyens de transports adéquats.

Pour l’heure, le DRN est actif au Sri Lanka. Il aide à la distribution des secours en tentant de désengorger certains goulets d’étranglement comme, par exemple, les aéroports.

Les œuvres d’entraide sont en effet confrontées à de gros problèmes de logistique lorsqu’elles doivent, tout d’un coup, approvisionner des millions de personnes.

Risques globaux



A Jakarta, des entreprises de transport et de fret comme DHL et TNT ont donc, par exemple, gratuitement mis leurs entrepôts à disposition. TNT a également mis gratuitement sa flotte de camions à disposition pour ravitailler la zone sinistrée de Aceh.

Les catastrophes naturelles s’étant multipliées au cours des dernières années, de plus en plus de grandes entreprises ont entamé une réflexion sur les risques globaux. D’autant que plus elles agissent à un niveau global, plus elles y sont exposées.

Participer à la distribution de l’aide en désengorgeant des goulets d’étranglement et en palliant les faiblesses des infrastructures n’est cependant qu’un premier pas en attendant un plan de reconstruction.

«La reconstruction des infrastructures fera partie des principaux thèmes de discussion abordés à Davos, annonce André Schneider. Au niveau suisse, des entreprises comme ABB ou Holcim, seront de toute façon impliquées.»

Le directeur du WEF souligne encore le rôle des banques, qui financent souvent les grandes infrastructures, et celui des chaînes d’hôtels et des chaînes immobilières qui construisent des complexes touristiques.

«Mais la nouvelle formulation exacte de l’agenda ne sera rendue publique que la semaine prochaine», conclut André Schneider.

swissinfo, Alexander Künzle
(Traduction: Olivier Pauchard)

Le Forum économique mondial (WEF) a été créé en 1971 par Klaus Schwab.
L’idée était de rassembler des représentants de l’économie dans la station touristique de Davos.
La formule a connu un vif succès. Aujourd’hui, un millier des plus grandes entreprises de la planète en font partie.
Le WEF est devenu un rendez-vous incontournable. A tel point que les opposants à la globalisation ont créé un contre-forum au Brésil.

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