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Déclinaison pop à Paléo

Quand Pulp s’apprête à passer le témoin à Texas. swissinfo.ch

Avec Ash, Pulp et Texas, c'est un large éventail pop-rock qui s'est déployé mardi sur la grande scène du Paléo Festival de Nyon, jour d'ouverture de cette 26e édition qui se tient jusqu'à dimanche.

Début de soirée chaude et orageuse sur la prairie nyonnaise. Mais l’orage n’éclatera pas… Ce mardi est sold-out – 32.000 billets vendus – comme le sont d’ailleurs tous les autres jours, d’où un marché noir en expansion.

Cette année, la grande scène est baptisée par les Irlandais de Ash – en fait trois Irlandais et une Anglaise, un groupe qui a explosé il y a six ans en Grande-Bretagne, dès la sortie de son premier album, «1977». Ash pratique une pop musclée et sans prétention, dynamique et ouvreuse d’appétit.

Nonchalance british

Les choses sérieuses commencent avec Pulp, «les aristocrates du rock britannique», selon le présentateur de la grande scène. Aristocrates peut-être, mais artistiquement décati en ce qui concerne Jarvis Cocker, chanteur et figure de proue du navire Pulp.

Pieds nus, vêtu négligemment d’une chemise et d’un pantalon beiges, il alterne le flegme de Brian Ferry, les déhanchements de Jagger et les spasmes de Morrisson tout en jouant d’une voix dont les inflexions parfois grinçantes ne sont pas sans rappeler celles de Bowie du début des années 70. Synthèse idéale du rock?

Jarvis Cocker, de Sheffield comme son illustre homonyme, est formidablement poseur. Mais habité. Et il joue en permanence d’un deuxième degré nonchalant très british.

Rythmiques plombées, mélodies aériennes («Help The Aged», «The Fear»), le superbe répertoire de Pulp et leur force scénique ne suffit pas à accrocher le public, juste poli. La faute à la sono, trop forte et brouillonne, ou à Texas, pour qui la grande majorité du public est venue?

Jogging familial

En effet, pour Texas, c’est la foule des grands jours. Et ça tombe bien, car la jolie Sharleen Spiteri et son groupe ont manifestement décidé de ratisser large: lorsqu’on nomme une tournée «Greatest Hits Tour», la démarche est claire. Le concert débute d’ailleurs par «I’don’t Want A Lover», le titre qui ouvre le récent album éponyme, et qui propulsa Texas aux sommets des hit-parades il y a 12 ans.

Public heureux, immédiatement. Et pendant tout le spectacle. Sharleen est là, en vrai, qui aligne ses tubes pop comme Chupa Chups produit des sucettes. Histoire de coller aux goûts des ados, elle a enfilé un pantalon de parachutiste et une veste de training jaune du plus bel effet, et sautille à droite à gauche. Comme ses choristes, qu’on croirait voir s’échauffer en salle de musculation. Et puis pour faire bonne mesure, hormis la mécanique parfaitement huilée des musiciens, il y a un DJ, affairé à ses platines…

A l’origine, Texas était un groupe pratiquant avec talent un folk-rock mélodique et chaleureux. Depuis quelques années, après un virage musical pour le moins radical, il s’adonne à une variété pop efficace et sans âme. Mais le public – et le banquier de Sharleen – semblent s’en réjouir.

Bernard Léchot

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