Lieux extraordinaires en Romandie
Vous êtes sensible aux pouvoirs des cristaux, aux mystères des dolmens et des failles telluriques? Alors le «Guide des hauts lieux vibratoires de Suisse Romande», de Joëlle Chautems, vous est destiné. L’écrivain Rolf Kesselring s’y est plongé.
Je me souviens d’Hugo Pratt en train de réaliser, dans la maison de Grandvaux dans laquelle il venait de s’installer, les planches de l’album des Helvétiques.
Comme je m’étonnais de l’entendre parler de lieux magiques dans ma Suisse natale, il s’était insurgé contre mon ignorance et mon manque de curiosité: «Tu ne connais pas ton pays et son univers historique et magique!»
Il m’avait alors guidé vers sa bibliothèque et choisi des ouvrages et des documents sur l’Histoire et les légendes de cette Suisse que je croyais pourtant bien connaître.
Une Suisse romande magique
C’était ainsi que j’avais découvert, grâce à lui, des personnages qui auraient vécu ou passé dans nos contrées en y laissant des traces et des marques. Silhouettes de sombres chevaliers en quête d’un sempiternel graal, fantômes de mages ou de thaumaturges cherchant la fontaine de jouvence, dames magiciennes filant parfait amour et quenouilles chevelues, inscrivant des recettes souveraines faites de simples plantes cueillies sur les pentes alpestres, alchimistes explorant les mystères d’un monde de particules moléculaires encore inconnu.
Bref, tout un monde magique ignoré de moi et que je me promis, alors, de ne plus quitter du regard. C’est ainsi que lorsque je vis annoncer, puis paraître, chez Pierre-Marcel Favre à Lausanne, un Guide des hauts lieux vibratoires de Suisse romande signé par Joëlle Chautems, je ne pus m’empêcher de me précipiter…
En décryptant cet ouvrage, je m’aperçus très rapidement que les pierres levées, les dolmens et les mystérieuses pierres à cupules voisinant avec les failles telluriques et les cavernes chargées d’ondes énergisantes, foisonnaient dans notre Romandie.
J’en connaissais quelques-unes, le Jura étant la région que je hante depuis une poignée d’années. Joëlle Chautemps, aventurière des chemins du possible, m’en a fait découvrir quelques autres avec son ouvrage…
Des lieux étranges et puissants
Du canton de Genève à celui du Jura, du Valais ensoleillé à des ermitages fribourgeois, sans oublier les chemins des crêtes du canton de Neuchâtel ou du Pays de Vaud, elle décrit des lieux étranges, souvent ignorés par ceux qui y passent sans savoir, sans comprendre. Elle décrit pierres singulières et grottes surprenantes, crevasses et bâtisses, et dit ce qu’elle y perçoit lorsqu’elle les fréquente.
On peut être d’accord ou pas avec les phénomènes énergétiques qu’elle propose, on a le droit d’être sceptique à propos des vibrations ou des ondes qui émanent de ces sites, mais cela n’empêche pas la curiosité, sinon la conscience de ces forces auxquelles elle paraît être sensible. En plus, les itinéraires qu’elle propose sont des buts de promenade exceptionnels. Mêmes les esprits forts seront forcés de le reconnaître.
Rien que les noms de ces points géographiques font rêver. Jugez plutôt: Menhir des Givrins, Pierre aux immolés, Grotte aux fées, Forêt enchantée du Devers, ces désignations, ces lieux-dits, éveillent immédiatement dans la plupart des esprits tout un monde magique.
Je ne sais pas si la lithothérapie (médecine non conventionnelle qui cherche à soigner par le biais des cristaux) qu’elle préconise a une réalité, mais ce que je sais, moi qui arpente quotidiennement les pentes et les bois du Jura, c’est que certains endroits particuliers me procurent un bien-être extraordinaire.
Les pierres à venin: une antique médecine
Dans la première partie de son guide, Joëlle Chautemps nous renseigne sur l’histoire de ces pierres peu ordinaires, sur ces failles… Puis peu à peu, en mêlant des thérapies diverses, quelquefois orientales, elle nous raconte comment ces endroits peuvent, selon elle, remettre de l’ordre dans des corps ou des esprits. C’est la raison pour laquelle elle parle de thérapies.
Personnellement, sans être un dévot de ce genre de pratiques, je sais pour avoir hanté la vieille Ardèche voisine que, dans le tout Midi de la France, du Velay au Languedoc, il n’y a pas si longtemps encore, chaque paysan, chaque berger, possédait une petite bourse emplie de pierres diverses. C’était leur trousse à pharmacie portative, une sorte de musette destinée à pouvoir porter les premiers secours en cas d’accident ou de maladie. Les vieux appelaient le contenu de ces singulières escarcelles les pierres à venin.
Elles portaient de jolis noms, ces pierres guérisseuses: pierre de la picote,pierre de la clavelée. Qui sont toutes des variolites (roches que l’on trouve dans le sud de la France). Il y avait aussi celles qu’on appelait Peiro di verre (pierre de verre) que l’on voit en Lozère. N’oublions pas Lou véré (les enflures) très prisée en Haute-Loire et en Ardèche. Citons encore la curieuse Suzé ou Suissé, sans oublier les Pèiras de tròn ou Peiras dau trounouiéré (pierres du tonnerre) que les anciens pensaient être des pierres taillées par la foudre et le tonnerre et qui n’étaient, en fait, que des outils préhistoriques. En ce temps-là, on attribuait aussi des pouvoirs guérisseurs aux fossiles ou à des fragments de bijoux préhistoriques.
On pensait alors que toutes ces pierres curieuses ou ces objets insolites, dont la provenance était alors inconnue, pouvaient guérir ou soulager… Pourquoi pas? La foi n’est-elle pas réputée déplacer des montagnes?
D’antiques thérapeutes?
Et à propos de montagnes à soulever, nos ancêtres en connaissaient un rayon! Les peuples qui érigèrent les menhirs, les dolmens, les cromlechs et autres assemblages monumentaux de pierres ne faisaient, peut-être, que reproduire les endroits où ils avaient été sensibles à des vibrations énergisantes: collines, falaises, blocs erratiques, sources jaillissantes, etc.
Joëlle Chautems, apparemment sensible à ces lieux étrangement magiques, et ceci malgré (ou à cause!) de son parcours en géobiologie, vous prend par la main et vous guide par monts et par vaux pour tenter de vous faire ressentir la nature… celle que percevaient nos anciens.
Elle essaye de retrouver les cheminements des chamanes, ces antiques thérapeutes, ces êtres qui communiaient aussi bien avec un monde invisible qu’avec les vibrations de la nature. C’est ainsi qu’ils soignaient et, souvent, guérissaient leurs contemporains.
Personnellement, je reste attentif lors de mes longues ballades dans les forêts du Jura. Je fais exactement ce que fait Joëlle Chautems. Je connais d’autres endroits qu’elle et, malgré mon côté sceptique et méfiant, je sais que j’ai rencontré des pierres ou des arbres qui m’ont fait un bien énorme lors de ces longues marches avec ma chienne Ferocita…
Guide des hauts lieux vibratoires de Suisse Romande, par Joëlle Chautems, Editions Favre, Lausanne, 135 pages.
Née de parents montagnards, Joëlle Chautems s’est toujours sentie attirée par la nature et les mystères qui l’entourent.
Droguiste-herboriste de formation, elle a exercé en droguerie puis dans un laboratoire de contrôle environnemental. La nature reste au centre de ses préoccupations.
Décidée à mêler son approche scientifique avec sa sensibilité aux éléments, elle se tourne vers la géobiologie qu’elle étudie pendant plusieurs années, avant d’en faire son métier.
Elle se découvre à cette occasion un intérêt pour l’histoire et les croyances de la Suisse romande. Aujourd’hui, elle pratique la géobiologie et les soins par la nature, tout en continuant à parcourir les forêts à la recherche de nouveaux trésors.
(Ed. Favre)
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