Tschumi choisi pour le MAC de São Paulo

Bernard Tschumi. MOMA

Elu par un jury international, l'architecte suisse doit détailler son projet pour le nouveau musée d'art contemporain de São Paulo d'ici à la fin de l'année. Avec une idée centrale: la verticalité.

Valoriser la relation entre l’art et la cité. Telle est la proposition de Bernard Tschumi pour le nouveau MAC de la plus grande métropole d’Amérique latine. Le musée sera érigé sur un terrain de 5000 mètres carrés dans un ancien quartier industriel de la ville, qui passe par une phase de revitalisation.

Bernard Tschumi prévoit d’y ériger un bâtiment de 10 étages, dont trois de galeries et une grande terrasse panoramique. Les visiteurs pourront passer de l’un à l’autre par de grandes rampes qui occuperont l’espace de manière harmonieuse. Tschumi va exploiter au maximum les matériaux transparents comme le verre, tout en promettant de protéger les oeuvres d’art de la lumière naturelle.

Le Brésil, nouvel espace pour Bernard Tschumi

L’architecte suisse n’est venu que deux fois au Brésil. Mais dans une interview au quotidien Folha de São Paulo, il affirme que «tout architecte est fasciné par le Brésil, par sa culture et son architecture». Deux membres de son bureau de New York sont même venus passer des vacances à Brasilia, Rio et São Paulo pour s’imprégner des réalités locales.

A 57 ans, cet architecte helvétique auteur de nombreux projets en Europe (Parc de la Villette à Paris, aménagements urbains à Lausanne, etc.) reçoit ainsi l’opportunité de réaliser sa première oeuvre en Amérique du Sud. Le Japonais Arata Isosaki était également en course, aux côtés des Brésiliens Paulo da Mendes da Rocha et Eduardo de Almeida.

Mais le choix de Bernard Tschumi par l’Association des Amis du MAC de São Paulo a quelque peu vexé les architectes locaux. Face à ce réflexe nationaliste, l’association défend au contraire l’ouverture à une vision extérieure, pour sortir l’architecture brésilienne de son isolement et d’un certain déphasage. En clair, pour lui permettre de tourner la page de Le Corbusier et de Brasilia.

Toutefois, le plus grand défi de Bernard Tschumi sera peut être de respecter un budget fort modeste (10 millions de dollars) pour un projet si ambitieux.

Thierry Ogier, São Paulo