Un chorégraphe suisse danse avec l’architecture des plus belles villes européennes

Philippe Olza, ancien soliste chez Béjart, fait danser des lieux d'architecture de cités européennes culturelles, en compagnie de sa troupe de danseurs et musiciens. Sa tournée débute, officiellement, samedi soir, dans la villa Decius, à Cracovie.

Le spectacle «Madame, Monsieur» du chorégraphe et danseur genevois de Bâle, Philippe Olza, se donne du 22 au 27 juillet, dans la villa Decius de Cracovie. Une demeure qui date de la Renaissance et dans laquelle la propriétaire, élève de Chopin, donna jadis de nombreux concerts.

C’est en effet dans des lieux aussi soigneusement choisis que le Château de Prague, le Musée Calvet d’Avignon et le Musée des arts décoratifs de Norvège à Bergen que «Monsieur, Madame» se donnera, à chaque fois, sous une forme différente, selon l’architecture des lieux.

Sept artistes composent ce spectacle: deux danseurs et une danseuse, ainsi qu’une chanteuse, une claveciniste, un flûtiste et un violoncelliste. Tous sont des artistes résidant en Suisse. La plupart à Bâle.

Neuf mois hautement symboliques ont été nécessaires pour mettre sur pied cette chorégraphie à vocation déambulatoire. Et dont la musique est baroque. Philippe Olza ajoute: «la danse et la musique de notre spectacle ont pour but de se profiler comme miroirs des lieux où nous nous produisons».

La trame de «Madame, Monsieur» n’est point narrative, mais elle est suggestive d’émotions. Apparaîtront tout d’abord les artistes masqués dans le jardin de la villa Decius pour un apéritif. Les artistes commenceront par entourer le public, pour ensuite l’emmener dans une salle du rez-de-chaussée. Puis, au premier et enfin au second étage, via la cage de l’escalier. Quatre étapes pour quatre états d’une rencontre avec des espaces et leurs spectateurs.

La chorégraphie de «Madame, Monsieur» a été conçue à l’Institut suisse de Rome, voici deux ans. «Le directeur de cet établissement voulait élargir la vision artistique de l’institution à la danse», explique le chorégraphe Philippe Olza. Ainsi, trois volets constituèrent «Incontro Danza» avec notre spectacle, de même qu’avec ceux de la compagnie vaudoise de Philippe Saire et de la troupe biennoise ExCursus, qui est basée dans la Cité éternelle.

«Notre tournée européenne est soutenue financièrement par la Fondation UBS pour la culture, précise Philippe Olza, ainsi que par le département fédéral des Affaires étrangères, le canton de Bâle, Pro Helvetia, Migros et un mécène privé».

Convaincu que la configuration architecturale influe sur les artistes, leur manière de danser ou de jouer, le créateur Philippe Olza entend pousser le processus de sa démarche artistique à son paroxysme. Et promet de revenir au plus vite au pays surprendre le public helvétique dans quelques lieux privilégiés de Suisse.

Emmanuel Manzi