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Des stars, des paillettes… et Godard!

Jean-Luc Godard à Cannes, en 1995 Keystone Archive

Ouverture mercredi du 54e Festival du film de Cannes. Déluge de pellicule et bouillonnement médiatique en perspective. Avec un îlot de calme: le dernier Godard sera de la fête.

23 longs-métrage sont en compétition. Et plusieurs grands noms figurent dans la liste des réalisateurs: le Portugais Manoel de Oliveira, le Japonais Shohei Imamura, le Français Jacques Rivette, l’Italien Ermanno Olmi, mais aussi l’Américain Sean Penn ou l’Australien Baz Luhrmann. Et le Suisse Jean-Luc Godard, qui présentera «Eloge de l’amour», son dernier film, tourné en vidéo, à Paris et en Bretagne.

Une participation helvétique à ce très médiatique concours ne s’était plus vue depuis 1990. A l’époque, JLG – déjà lui – avait été retenu pour «Nouvelle Vague», avec Alain Delon. Mais le jury ne lui avait rien accordé. Tiens, à propos de nouvelle vague, n’était-ce pas le même Jean-Luc Godard qui, en 1968 et avec un sens profond de la solidarité révolutionnaire, avait fait une véritable esclandre dans le temple cannois du 7e Art?

Cette année, vraisemblablement pas d’esclandre en perspective, mais peut-être l’une de ces conférences de presse à l’humour ravageur dont le Rollois a le secret. Et surtout, une révélation – Godard, cinéaste suisse – pour les Français qui tentent de se l’accaparer depuis toujours.

La Suisse figure encore indirectement en compétition, via la coproduction franco-helvétique «Roberto Succo», de Cédric Kahn. Ce film sombre suit les traces d’un tueur vénitien en cavale, dont le chemin passe notamment en terres vaudoises et bernoises.

Présidé par la réalisatrice norvégienne Liv Ulmann, le jury décernera sa Palme d’or le 20 mai. Palme d’Or réalisée par un célèbre joaillier suisse que la déontologie du service public nous interdit de citer ici.

D’autres oeuvres coproduites en Suisse figurent également parmi les quelque 700 films que le public cannois pourra découvrir, ainsi «La plage noire» de Michel Piccoli (en ouverture de la Semaine internationale de la critique) et «Les âmes fortes» de Raoul Ruiz (en clôture de la Sélection officielle).

«Cannes propose un voyage qui dit: voilà, le cinéma en 2001, c’est ça», commente l’historien Thierry Frémaux, qui vit cette année son premier raout cannois en tant que directeur artistique. Une affirmation qui a le mérite d’être claire. Mais qu’on aimerait toutefois entendre commenter par Jean-Luc Godard. Peut-être dans quelques jours…

Bernard Léchot

«Eloge de l’amour» de Jean-Luc Godard (mardi 15 mai, 17h00) et «Roberto Succo» de Cédric Kahn (lundi 14 mai, 19h30) au Grand Auditorium Lumière.

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