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Drôle de Pâques pour les soldats suisses à Hébron

A Hébron, la moindre étincelle peut mettre le feu aux poudres. Keystone / AP Photo / Pavel Wolberg

Alors que le climat de violence dans les territoires palestiniens est devenu quotidien. Les Suisses du corps d'observateurs internationaux à Hébron ont tenté de passer tant bien que mal des fêtes de Pâques paisibles.

Vu les circonstances, les Suisses de la TIPH (corps d’observateurs internationaux à Hébron) continuent même en période de fêtes à patrouiller la tête recouverte du casque de l’armée suisse et la poitrine enserrée dans un gilet pare-balles. La situation à Hébron est en effet est si tendue que la moindre dérogation à ces exigences de protection individuelle peut s’avérer fatale.

Arnaud Gallay, chef des observateurs suisses, est conscient des dangers, mais il garde toujours à l’esprit le but de sa mission. Arnaud Gallay a parfaitement conscience de l’importance de cette mission d’interposition pour la population palestinienne de la ville.

Les 8 Suisses, sur 85 observateurs internationaux, sont pratiquement tous restés à Hébron pour Pâques. Un seul est retourné passer les fêtes en famille.

Toutefois, fait remarquer Arnaud Gallay, «Certains d’entre nous sont
musulmans, d’origine arabe, et par conséquent Pâques a pour ces derniers peu de signification».

Et d’ajouter: «Ce long week-end, nous sommes sur le qui-vive». Chaque incident peut bien sûr dégénérer en affrontement majeur. «Nous sommes prêts à nous déplacer à tout moment sur les lieux d’éventuels incidents», ajoute Arnaud Gallay, qui vit la violence au quotidien.

Malgré la montée des violences, Arnaud Gallay se veut serein. «J’observe à la loupe chaque signe encourageant, chaque tentative de dialogue», dit-il en refusant de se laisser aller au pessimisme.

«J’estime que nous avons à aider à rétablir un climat de confiance», poursuit-il. Force est de constater cependant que le seul dialogue aujourd’hui entre Palestiniens et Israéliens (militaires et colons) est celui des armes à feu.

Une heure sans tirs à Hébron tient du miracle. La haine intercommunautaire y est devenue si forte qu’elle semble presque palpable.

Simon Léger

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