Le poids du commerce de détail
Le commerce de détail est un secteur central de l'économie suisse. Selon une étude, il «pèse» 16% du Produit intérieur brut (PIB). Soit un franc sur six.
Annuellement, directement et indirectement, ce secteur génère 75 milliards de francs de valeur ajoutée et fournit un emploi à un actif sur cinq en Suisse.
Présentée à la presse mercredi, cette étude été commandée à l’Institut BAK (Basel Economics) par la communauté d’intérêt IG DHS, qui réunit les six principaux distributeurs suisses,soit Migros, Coop, Manor, Denner, Charles Vögele et Valora.
Comme l’ont souligné les orateurs (au nombre desquels figuraient les patrons de deux géants de la distribution Migros et Coop), le commerce de détail est d’abord un gros employeur.
Femmes, étrangers et apprentis
Environ 21% des actifs (soit 881’000 personnes) possèdent un emploi en lien avec la branche. Parmi ces gens, près de 348’000 travaillent directement dans le commerce de détail, alors que les autres postes sont des emplois générés en tant qu’effet indirect dans d’autres secteurs économiques.
Le personnel du commerce de détail compte une proportion supérieure à la moyenne de femmes, d’étrangers et de personnes ayant un bas niveau de formation.
Le commerce de détail se présente néanmoins comme un lieu important de formation, puisqu’il recrute 14% des apprentis formés en Suisse.
La productivité du travail dans le secteur a connu une croissance supérieure à la moyenne depuis le milieu des années 1990, surtout en comparaison avec d’autres branches des services. Cette évolution a permis de faire baisser les prix.
Parallèlement, les salaires ont connu une nette augmentation depuis le milieu des années 1990.
Moteur de l’économie
Selon les auteurs de l’étude, le commerce de détail est systématiquement sous-estimé quant à l’impact de sa demande sur les secteurs en amont.
Celle-ci est pourtant très importante, surtout dans les domaines de l’impression et des arts graphiques, de la publicité, de la construction et de l’immobilier, mais aussi des transports.
A ce titre, il constitue donc un moteur significatif de l’économie nationale, puisque il génère directement et indirectement 75 milliards de francs de valeur ajoutée, ou 16% du PIB.
En outre, l’activité économique du commerce de détail génère des recettes fiscales à hauteur de plus de 10 milliards de francs suisses par année.
swissinfo et les agences
– En Suisse, les prix du commerce de détail sont nettement plus élevés que la moyenne européenne, ce qui amène depuis des décennies de plus en plus d’Helvètes à faire leurs courses dans les zones frontière des pays limitrophes.
– Récemment, l’arrivée en Suisse des super-discounters allemands Aldi et Lidl a accru la pression sur les prix.
– Selon une étude publiée le 9 mai par l’Université de St-Gall, les prix du commerce de détail ont baissé de 1 à 1,5% l’année dernière.
– Cette guerre des prix met surtout en danger les marges des détaillants, car les fournisseurs de marchandises – particulièrement dans l’agriculture – bénéficient de prix protégés.
– Cette diminution des marges se répercute directement sur la valeur ajoutée et sur l’emploi.
Le commerce de détail en Suisse est dominé par les deux géants Migros et Coop, qui détiennent ensemble près de 30% de parts de marché.
Si l’on prend en compte uniquement l’alimentation (et sans tenir compte des distributeurs indépendants), les parts de marché des deux géants grimpent à 70%, situation unique au monde.
Globalement, le commerce de détail, avec une valeur ajoutée de 75 milliards de francs suisses, représente 16% du PIB du pays.
La branche emploie 881’000 personnes, qui gagnent en moyenne 49’000 francs par année. La proportion de femmes, de travailleurs à temps partiel et d’apprentis est très élevée.
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