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Saia-Burgess contre-attaque

Au siège de la société à Morat, la réaction contre l'OPA des Japonais est véhémente. Keystone

La société fribourgeoise de composants électroniques s’offre une pleine page dans la presse pour s’opposer à l’OPA hostile des Japonais.

Parue vendredi dans le quotidien L’Agefi, l’annonce invite les actionnaires à résister à l’«attaque» en refusant de vendre leurs titres à Sumida Corporation.

Cet insert est publié deux jours seulement après que le patron de Sumida, Shigeyuki Yawata, se soit lancé dans une offensive de relations publiques pour expliquer que l’offre de son groupe tenait toujours et que son intention n’était pas de démembrer Saia-Burgess.

Visé par une offre publique d’achat (OPA) hostile du japonais Sumida, Saia-Burgess rétorque à ce qu’il considère comme une «attaque». Le fabricant de composants électroniques fribourgeois met en avant sa «suissitude» pour dissuader ses actionnaires de vendre.

«De plus en plus» de sociétés helvétiques «à succès sont la proie de spéculateurs étrangers à l’affût d’argent facile et non d’investissements à long terme», affirme Saia-Burgess dans une annonce pleine page titrée «Pas comme ça» et publiée vendredi dans le quotidien économique romand L’Agefi.

Offre qualifiée d’«inacceptable»

«Est-ce que dans l’avenir proche nos entreprises suisses doivent être dirigées de l’étranger?», interroge la multinationale moratoise, après avoir développé tout un argumentaire contre le raid japonais. La décision appartient aux actionnaires, reconnaît- elle, les exhortant à résister aux appels nippons.

Dans son annonce, la société (3700 employés dont quelque 600 à Morat) souligne une nouvelle fois qu’elle juge le prix proposé de 950 francs par titre (valorisant la firme à 583 millions) «inacceptable».

L’OPA doit normalement débuter le 5 août prochain et courir jusqu’au 1er septembre. Au 30 juin, Sumida affirmait déjà détenir 20% des actions du groupe de Morat.

Aucune synergie à tirer

Saia-Burgess juge les intentions du groupe de Tokyo «obscures, peu crédibles et contraires à toute logique industrielle». Pour les Fribourgeois, il n’y a tout simplement aucune synergie à tirer d’une intégration de l’entité suisse dans le groupe japonais, qui fabrique des bobines électroniques.

«Les différences de culture sont évidente», met par ailleurs en avant Saia-Burgess. L’entreprise dénonce le fait que la patron et président du conseil d’administration de Sumida, Shigeyuki Yawata, «fait des déclarations lénifiantes dans les médias» tout en lançant un raid hostile. Les Japonais ont en outre décliné l’invitation de Saia-Burgess à un entretien, selon l’annonce.

swissinfo et les agences

L’histoire de Saia-Burgess remonte à 1920. L’entreprise était alors établie à Berne.
L’année dernière, l’entreprise suisse a dégagé un bénéfice net de 26,3 millions de francs pour un chiffre d’affaires de 568,4 millions.
Saia-Burges employait 3630 personnes à la fin 2004, dont 600 à Morat.
L’entreprise est entrée à la Bourse suisse en 1998.

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