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Grande-Bretagne: les clubs suisses sont désargentés

Freddie Wyser, ici avec Monika Gysin, de swissinfo, a bien expliqué ce qui se passera si la situation perdure. De quoi réfléchir. swissinfo.ch

Programme nettement réduit pour la 45e réunion annuelle de la Fédération des associations suisses en Grande Bretagne (FOSSUK) samedi dernier à Londres. Non que les expatriés n’aient rien à débattre, mais simplement, leurs clubs n’ont plus le sou.

Les quatre coins du pays étaient représentés à cette réunion à l’ambassade de Suisse, avec des membres venus d’aussi loin que Belfast, Cardiff, Edimbourg et Guernsey. Lesquels ont très vite compris que même la FOSSUK, l’organisation faîtière des 24 clubs et associations suisses du Royaume Uni n’était pas épargnée par la récession économique.

D’habitude, les délégués et les personnalités invitées se voyaient proposer, en plus des débats, un programme récréatif et culturel. Ainsi, l’année dernière, la réunion au Pays de Galles s’était ouverte sur une soirée avec l’Orchestre national de la BBC (sous la baguette du chef suisse Thierry Fischer) et close par un double concert choral, avec un ensemble de Cardiff et un autre du Tessin.

Rien de tout cela pour l’édition 2010. Au lieu des deux à trois jours traditionnels, la réunion s’est vue réduite à une demi-journée à l’ambassade, suivie d’un souper dans un restaurant suisse du centre.

Les soucis d’argent semblent être devenus si importants que la moitié de l’assemblée a été consacrée à éplucher le déficit et à attirer l’attention des membres sur l’urgence de lever des fonds.

Le plus dur est à venir

Les soucis actuels proviennent en partie d’un accord de sponsoring passé avec le géant bancaire UBS, qui arrive à terme sans qu’aucun autre généreux donateur ne se soit annoncé.

Pour l’heure, les seuls revenus de la FOSSUK proviennent des associations membres, qui payent chacune au minimum 20 livres, alors que la cotisation individuelle est très modestement fixée à une livre par année.

Freddie Wyser, président de la FOSSUK, a ainsi pu donner à réfléchir en présentant une projection de ce qui pourrait arriver si cette situation perdurait.

«Nous devons travailler dur pour assurer des sources de revenus de l’extérieur, a-t-il dit. Car autrement, si les chiffres ne s’améliorent pas d’ici l’année prochaine, à très court terme, nous n’existerons plus».

Mieux communiquer

Pour contrer cette sombre prédiction, les délégués ont lancé un certain nombre de propositions d’initiatives génératrices de revenus. L’idée la plus prometteuse est peut-être celle de vendre des espaces publicitaires sur le site de la FOSSUK.

Avec 70’000 visiteurs par année, chiffre considéré comme impressionnant, les délégués se sentent en position de force pour attirer des annonceurs. Il est également question de mettre le site plus souvent à jour et les discussions sont en cours pour reprendre des sujets d’actualité de swissinfo.ch.

En effet ,si le site étoffe son contenu, le trafic augmentera et il deviendra plus attractif pour les annonceurs.

Tout le monde est également tombé d’accord sur le fait que pour que la communauté des expatriés soutienne la FOSSUK, celle-ci devait être davantage pro-active dans ses rapports avec ses membres. Le trésorier Daniel Pedroletti, a admis que ceux-ci n’avaient en général qu’une idée vague des activités de la Fédération.

«Nous ne pouvons plus nous permettre qu’on nous connaisse uniquement comme organisateurs de la réunion annuelle et comme soutien aux quatre délégués ‘britanniques’ à l’Organisation des Suisses de l’étranger, explique-t-il. C’est pourquoi nous avons entamé en mars une série de forums pour explorer les sujets urgents qui touchent les expatriés suisses».

Bonnes nouvelles

Le premier de ces forums, tenu il y a trois mois à Londres, a été jusqu’ici un des succès de l’année. Plus de 70 personnes du sud est de l’Angleterre y ont débattu de la controverse autour du passeport biométrique, du système de vote pour les expatriés et de l’interdiction des minarets votée par la Suisse.

Il est prévu d’organiser prochainement des événements similaires dans le nord de l’Angleterre, puis en Ecosse au début 2011.

Alexis Lautenberg, ambassadeur de Suisse en Grande Bretagne, soutient ces propositions visant à rehausser le profil de la FOSSUK. Il croit également que la communauté des expatriés (ils sont 29’000 au Royaume-Uni) veut être mieux informée sur les événements mondiaux.

«Il me semble qu’au delà de la dimension sociale des réunions amicales dans les clubs ou les associations, des canaux d’informations interactifs et des débats nous aideraient à comprendre ce que les gens pensent, et cela pourraient ensuite être transmis aux cantons en Suisse», explique le diplomate.

Autre invité à la réunion, l’ambassadeur Markus Boerlin, chef de la division politique 6 du ministère des Affaires étrangères, était quant à lui porteur d’une bonne nouvelle: le ministère vient de décider de créer un poste de directeur général des affaires consulaires.

Cela signifie que pour la première fois, les services aux Suisses de l’étranger et les questions relatives aux visas et à Schengen se trouveront regroupés sous une même direction. Markus Boerlin est persuadé que cela conférera aux expatriés un plus grand pouvoir et une plus grande influence au sein des Affaires étrangères et de l’administration fédérale en général.

Andrew Littlejohn à Londres, swissinfo.ch
(Traduction de l’anglais: Marc-André Miserez)

Samedi 12 juin, les Suisses d’Autriche se retrouvaient eux aussi, à Igls, à proximité d’Innsbrück, dans le Tyrol.

Sans toit. La communauté des expatriés en Autriche compte (en chiffres ronds) 14’000 membres ,répartis en 8 associations. C’est la plus petite des pays directement voisins de la Suisse. Pour comparaison, les Suisses sont 179’000 en France (80 associations), 77’000 en Allemagne (40) et 49’000 en Italie (61). Particularité: les Suisses d’Autriche n’ont pas d’association faîtière.

Regroupement. La création d’une telle association a été un des thèmes des débats. Elle permettra de regrouper les forces, d’être mieux représenté au sein de l’Organisation des Suisses de l’étranger et de créer un accès internet commun aux 8 associations.

Extension. Actuellement, les associations suisses du Liechtenstein et de Slovénie participent de plein droit aux sessions annuelles autrichiennes. Un projet en cours prévoit d’admettre également au sein de la future association faîtière les Suisses de Slovaquie, de Hongie et de Croatie.

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