Grasshopper peut viser le pactole
Amorphes en championnat suisse, les Zurichois ont réussi un bel exploit en Ligue des Champions face à l’AEK Athènes.
Dans quinze jours en Grèce, Grasshopper s’efforcera de décrocher son sésame dans la course aux millions.
«Depuis que nous avons été sacrés champions suisses, on ne cesse de nous répéter que nous ne sommes pas capables de nous qualifier pour la Ligue des Champions, constatait voici deux jours l’entraîneur Marcel Koller, mi-amer, mi-lassé. A nous de prouver le contraire.»
Le vœu a été exaucé. En match aller du tour préliminaire de la Ligue des Champions, Grasshopper a pris le dessus 1-0 face aux favoris de l’AEK Athènes, grâce à un but tardif (83e) de l’inévitable joyau uruguayen, Richard Nunez.
Un succès mérité qui laisse entrevoir de véritables perspectives de décrocher le sésame pour le paradis européen dans la ville olympique. Tout comme le jackpot promis aux 32 heureux élus de l’élite continentale.
En 1996, lors de sa dernière apparition en Ligue des Champions, le club du Hardturm, alors dirigé par Christian Gross, avait récolté un total de 9,2 millions de francs. Grâce à des exploits face aux Glasgow Rangers, Auxerre et l’Ajax Amsterdam.
Sept ans plus tard, un tel pactole apparaît comme un minimum. Les Sauterelles seraient cette fois-ci assurées de toucher tout autant, même en cas de défaites à répétition.
Motivations matérielles et sportives
La saison passée, le FC Bâle avait récolté 24 millions de francs au total. Mais il s’était qualifié pour la phase intermédiaire, qui a été supprimée. Au lieu d’un second tour, place sera faite le printemps prochain à des huitièmes de finale à élimination directe.
Le pactole en jeu n’est pas encore chiffrable. «Plusieurs contrats sont en cours de négociation avec des sponsors et des groupes de télévision», indique-t-on à l’UEFA.
Il faudra patienter jusqu’à la fin du mois pour en savoir plus. Avec Grasshopper, pour autant que le champion suisse parvienne à rééditer sa solide performance aux portes de l’Acropole.
Mais nul ne doute que les hommes de Marcel Koller ne seront pas seulement motivés par les primes individuelles qui leur ont été promises en cas de qualification, s’étalant jusqu’à 50’000 francs par joueur.
«J’ai toujours su que notre équipe savait pratiquer du bon football, se réjouissait le président des Sauterelles, Thomas Gulich. Tout ce qui était excellent voici deux mois ne pouvait pas être devenu très mauvais d’un seul coup.»
Reste que la métamorphose offerte par Grasshopper face à l’AEK Athènes en a surpris plus d’un. Il fallait presque se pincer pour réaliser qu’une phalange défaite face à Xamax, Aarau et Thoune prenait le dessus sur un rival grec qui avait tenu en échec par deux fois le Real Madrid l’an passé.
«Vous verrez, la Ligue des Champions, c’est un autre monde», prévenait Marcel Koller. Aujourd’hui, le doute n’est plus permis…
swissinfo, Jonathan Hirsch, Zurich.
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