Bienvenue sur Tyr Mayam la religieuse!
Le dessinateur suisse Daniel Koller signe avec le scénariste Desberg le premier volume d’une série BD intitulée «Mayam».
Entre science-ficion et fantastique, voyage en compagnie de June Lenny, un diplomate pas très net.
Le Terrien June Lenny est chargé d’affaires juridiques, spécialisé en droit de l’espace, en poste sur Tyr Mayam, la plus lointaine planète de la galaxie. S’il est un juriste rigoureux, il est aussi un simple humain, c’est-à-dire un homme sensible au charme des femmes, et peut-être plus encore, à celui de l’argent.
Il compte donc bien profiter au maximum de sa fonction et de son séjour pour s’en mettre plein les poches, et ensuite, revenir riche et respecté sur la Terre.
Mais, sur Tyr Mayam où se mêlent violence, sexe et religiosité hystérique, ce ne sera évidemment pas aussi simple.
De «Honduras» à «Mayam»
Derrière cette intrigue sommairement résumée, on trouve le remarquable scénariste belge Desberg, qui doit avoir un faible pour les dessinateurs helvétiques.
Car après avoir signé le western «L’étoile du désert» et la série de cape et d’épée «Le Scorpion» avec Marini, voilà qu’il fait appel au Genevois Daniel Koller pour l’accompagner dans l’aventure «Mayam».
Dessinateur autodidacte, celui-ci a d’abord collaboré avec le journal «A suivre», sous le pseudonyme de Bader K pour commencer, puis sous son vrai nom. Deux histoires courtes, publiées peu avant la disparition du mensuel, mettent en scène le personnage de Luc Lafontaine.
Luc Lafontaine que l’on retrouvera chez Casterman avec un album intitulé «Honduras», un album dont le dessin vise plutôt le «jeune public». Avec «Mayam», c’est sur des chemins plus adultes que Desberg a attiré Koller.
Tyr, «ville multipontificale»
Tyr-Mayam n’est pas une planète divisée en pays. Mais un monde où se côtoient et se combattent moult religions. Chacune étant responsable de son armée et de ses impôts, elles ont évidemment intérêt à avoir un maximum de fidèles et ne se font donc pas de cadeaux.
«Cultes apocalyptiques préparant leurs fidèles au grand départ final, vastes courants philosophiques veillant à l’apaisement de l’esprit par le corps grâce à la créativité culinaire et aux talents de prostituées sacrées, fusion avec les dieux par l’absorption et la maîtrise progressive de drogues paludiennes», résume un personnage.
«Le Scorpion» était déjà chargé de références religieuses. A travers la mise en cause du Vatican, c’est la notion du pouvoir de l’Eglise qui était en jeu.
Avec «Mayam», Desberg augmente le nombre de ses cibles. Ce sont toutes les sectes qui peuvent se sentir concernées, et par extension, toutes les Eglises, puisque, selon la formule consacrée, une Eglise est une secte qui a réussi.
La scène où un moine protège involontairement une prostituée est significative. «Si tu as fait cela, c’est que je suis pardonnée? Tu es venu pour racheter mes péchés?» lui dit celle-ci, nouvelle magdaléenne, les yeux en extase.
Croyances hallucinées, monde violent et sexué où la mafia, pardon, le «Cartel du fleuve stellaire» tisse ses ramifications… Il fallait un dessin fort pour donner corps à un tel propos.
Dans ce premier tome, intitulé «La délégation terrienne», Koller imagine un monde qui tient à la fois de la kasbah marocaine, de la cathédrale gothique et de la Cour des miracles. On attend impatiemment le deuxième épisode.
swissinfo, Bernard Léchot
– «La délégation terrienne», premier tome de la série «Mayam», vient de paraître chez Dargaud.
– Le scénario est dû au belge Desberg («I.R.$», «L’Etoile du désert», «Le Scorpion») et le dessin au Suisse romand Daniel Koller («Honduras»).
– Entre science-fiction et fantastique, un récit passionnant qui nous emmène sur la planète «Tyr-Mayam». Un monde dominé par la religiosité, aussi multiple qu’hystérique.
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.