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Les syndicats refusent le travail dominical

Pour l'instant, seuls les magasins de 25 centres de transports publics peuvent ouvrir le dimanche. Keystone

Les syndicats ont lancé la campagne contre l'ouverture dominicale des magasins des gares et aéroports pour défendre la semaine de cinq jours.

La modification de la loi sur le travail, sur laquelle le peuple suisse se prononcera le 27 novembre prochain, divise toute la société suisse.

«Aujourd’hui les vendeuses, demain tout le monde»: pour les syndicats, un oui à l’ouverture dominicale des magasins dans les gares et les aéroports ouvrirait une brèche dangereuse. Ils estiment que la semaine de cinq jours est menacée.

Il est inutile de modifier la loi sur le travail pour pouvoir faire des achats le dimanche dans les gares, ont souligné vendredi à Berne les responsables de l’Union syndicale suisse (USS), de Travail.Suisse et d’Unia. En cas de non, l’actuelle loi restera en vigueur et ce sera le statu quo.

Le 27 novembre, le peuple suisse sera appelé à se prononcer sur une révision de la loi sur le travail. C’est la suite d’une initiative parlementaire du député de droite Rolf Hegetschweiler demandant que les magasins situés dans les centres des transports publics attestant d’un chiffre d’affaires d’au moins 20 millions de francs par an puissent ouvrir le dimanche. Environ 25 centres ferroviaires sont concernés.

L’Union syndicale suisse (USS) et Travail.Suisse ont lancé le référendum contre cette modification de la loi proposée par le gouvernement, référendum qui a abouti en février dernier.

Ils sont soutenus par la gauche, l’Alliance évangélique et les milieux ecclésiastiques qui craignent une «restriction ce la liberté religieuse des chrétiens». Et aussi les petits commerçants qui craignent de voir augmenter la pression des géants de la distribution.

Transports publics et hôteliers favorables

Dans le camp des partisans de la libéralisation du commerce, on trouve la droite économique, y compris les démocrates-chrétiens, ou Hotelleriesuisse, l’organisation faîtière de l’hôtellerie qui estime que cette proposition augmentera l’attractivité des régions touristiques.

Et puis un comité favorable aux transports publics s’est formé cette semaine pour prôner le oui, estimant qu’il doit être possible de faire ses achats sept jours sur sept dans les principales gares du pays.

«Nous ne voulons rien d’autre que garder le statu quo», a déclaré cette semaine encore Benedikt Weibel, président de la direction des CFF.

Le texte de la loi sur le travail révisée est sans équivoque, a-t-il relevé: «Les magasins et les entreprises de services situés dans les aéroports et dans les gares à forte fréquentation, considérées comme des centres de transports publics, peuvent occuper des travailleurs le dimanche».

Le comité «Les transports publics pour des gares ouvertes» regroupe également plusieurs députés et sénateurs de plusieurs cantons.

Défense de la semaine de 5 jours

Actuellement, les commerces des gares et des aéroports peuvent employer du personnel le dimanche si leur assortiment de marchandises et de services est principalement destiné aux besoins des voyageurs.

En vigueur depuis 2000, la loi sur le travail et les piliers de l’actuelle protection des travailleurs sont la cible de nombreuses attaques, relèvent les syndicats, qui cherchent surtout à maintenir l’interdiction du travail dominical.

Si la révision de la loi est acceptée, les actuelles indemnités versées en cas de travail du dimanche seront mises en question. Ce n’est pas un hasard si les négociations de la future convention collective de travail (CCT) des CFF achoppent sur le dédommagement du travail dominical, relèvent encore les syndicats.

swissinfo et les agences

La modification de la loi fédérale sur le travail prévoit d’autoriser le travail du dimanche dans les commerces des aéroports et des gares dont le chiffre d’affaires atteint au moins 20 millions de francs.
L’Union syndicale suisse et Travail.Suisse ont lancé un référendum contre la loi, soutenu par le Parti chrétien-social, le Parti socialiste, les Verts, le Parti évangélique et les milieux ecclésiastiques.

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