L´ombre de Giuseppe Buffi
Le 53e Festival international du film de Locarno s´est ouvert mercredi. Mais c´est en dehors des projections que l´émotion a sans doute été la plus forte.
En début de soirée, les autorités tessinoises et les organisateurs avaient convié la presse et les professionnels du cinéma au Château de Locarno pour y boire le verre de l'amitié. La joie de lancer cette 53e édition a toutefois été gommée par l'ombre de Giuseppe Buffi, le tout nouveau président du festival, décédé le 20 juillet dernier.
Emotion de Raimondo Rezzonico, en larmes, qui lui avait passé le relais à l'issue du millésime 1999. Emotion de Marco Müller, le directeur, qui a travaillé de façon extrêmement soudée, semble-t-il, avec le politicien tessinois.
Celui-ci avait déjà développé deux grandes ambitions pour le festival. Tout d'abord, renforcer sa structure d'entreprise et parvenir à l'«institutionnaliser», dans le but de lui offrir l'assise financière qui lui manque encore. Et cela d'autant plus à un moment où le rendez-vous tessinois vise à l'ouverture et à l'internationalisation... «L'ouverture internationale a un coût», insistait Giuseppe Buffi.
Ensuite, créer à la Piazza Castallo, un large giratoire, une structure couverte susceptible d'abriter, en cas de pluie, les projections en principe dévolues à la Piazza Grande. Et donc d'accueillir environ 8000 personnes. Deux grands projets qui devraient survivre à leur instigateur.
Plutôt que de réclamer une traditionnelle minute de silence, Raimondo Rezzonico a préféré demander aux invités d'applaudir Giuseppe Buffi. Même démarche quelques heures plus tard, sur la Piazza Grande, face à un vaste public, touché lui aussi, qui offrira une standing-ovation au président décédé. La 53e Edition du Festival international du film de Locarno lui est évidemment dédiée.
Bernard Léchot

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