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L’ultime défi de David Aebischer

David Aebischer actuellement en stage à Verbier (VS). swissinfo.ch

Après six ans en Amérique, le Fribourgeois touche enfin au but. Il sera bientôt titulaire à part entière du prestigieux club de l’Avalanche de Colorado.

Avant de rejoindre Denver, il répète ses gammes à Verbier où Mathias Froidevaux l’a rencontré.

Le 8 octobre prochain, date de la reprise du championnat de National Hockey League – la fameuse ligue nord-américaine de hockey sur glace – le Fribourgeois David Aebischer devrait être le gardien titulaire de la franchise de l’Avalanche de Colorado.

Gardien numéro deux de l’équipe de Denver depuis trois ans, il a «grandi» dans l’ombre du mythique gardien québécois Patrick Roy.

Mais aujourd’hui, l’élève prend la place du maître. Ce dernier a décidé de mettre un terme à sa carrière sportive.

Avant de retrouver ses coéquipiers pour le camp d’avant saison qui débute le 11 septembre. David Aebischer a déjà commencé sa préparation personnelle en Suisse.

Cette semaine, il fréquente le traditionnel camp de gardiens de François Allaire (voir encadré) sur les hauteurs valaisannes de Verbier. L’occasion d’évoquer son futur en toute décontraction.

swissinfo: Après six ans aux USA vous allez entamer votre saison la plus difficile, mais en même temps celle que vous attendez depuis toujours?

David Aebischer: Oui c’est vrai. La pression va être très grande. Mais depuis que je suis arrivé aux Etats-Unis à l’âge de 19 ans, mon but a toujours été de devenir le gardien numéro 1 d’une franchise de NHL.

Après trois bonnes saisons en tant que gardien remplaçant, derrière Patrick Roy, l’opportunité que j’attendais se présente enfin. Et qui plus est dans l’un des meilleurs clubs du championnat nord-américain.

Succéder à un gardien de sa classe n’est pas aisé. J’ai beaucoup appris à ses côtés et c’est désormais à moi de démontrer que je peux assumer cette responsabilité.

swissinfo: votre équipe de Colorado a encore engagé récemment le Canadien Paul Kariya et le Finlandais Teemu Selanne. De multiples stars évoluent dans votre franchise et celle-ci vise un nouveau titre, la pression est-elle encore plus grande?

D.A.: C’est vrai. Nous avons encore une meilleure équipe que l’an dernier. Mais dans un club comme Colorado, la pression est constante car chaque année le but est de jouer les premiers rôles.

J’ai toujours considéré qu’il était plus intéressant d’évoluer dans un club ambitieux et la pression me stimule. Je la gère.

Je dois cependant reconnaître qu’au niveau de la confiance, il serait mieux de pouvoir effectuer un bon début de championnat.

Je sais que si je joue bien l’équipe gagne. Si je n’évolue pas à mon meilleur niveau, tout devient beaucoup plus difficile. Mais je peux vous assurer que ce n’est pas la motivation qui me manque.

swissinfo: Vous vous entraînez depuis plusieurs semaines en Suisse. Et depuis lundi sur la glace sous la houlette de l’entraîneur des gardiens québécois François Allaire à Verbier. Pourquoi?

D.A.: Je me dois d’être prêt à 100% dès les premiers matches. Je viens ici à Verbier depuis des années. C’est un stage qui me fait du bien. Il s’agit d’un des seuls camps exclusivement réservés aux gardiens. Cela nous permet de travailler plus spécifiquement notre technique.

François Allaire a été l’entraîneur de Patrick Roy. C’est lui qui lui a permis d’atteindre le niveau qui a été le sien durant si longtemps.

Pour ma part, j’ai connu François Allaire avant de connaître Patrick Roy. Les deux m’ont beaucoup appris. François m’a donné les meilleures bases techniques possibles avec son style «papillon».

Patrick m’a, quant à lui, permis d’évoluer au niveau mental, il m’a montré comment aborder chaque match et chaque entraînement en pleine possession de mes moyens et comment progresser sans cesse.

swissinfo: vous repartez bientôt pour Denver et le camp d’entraînement d’avant saison, comment appréhendez-vous ce nouveau départ?

D.A.: En ce qui concerne le camp, j’ai désormais pris l’habitude de ces rendez-vous un peu spéciaux.

Tous les joueurs arrivent avec une seule idée en tête: gagner leur place dans l’équipe. Cette année, ce sera tout de même un peu spécial car j’y arriverais en tant que gardien numéro 1.

Sinon, je me sens bien à Denver. J’y ai acheté une maison et je me suis créé un nouveau réseau social. Même si ma famille est en Suisse, je m’y sens désormais chez moi.

swissinfo: Quel regard portez-vous sur le chemin que vous avez parcouru?

D.A.: Je suis assez fier de mon parcours. Et je pense avoir toujours pris les bonnes décisions. Si c’était à refaire, je suivrais exactement le même chemin. Mais je partirais peut-être un peu plus vite encore aux USA.

Un départ à l’âge de 16 ou 17 ans permet d’attirer l’attention sur soi plus vite, de se faire remarquer et de se frotter à une mentalité différente de celle qui existe en Suisse.

Pauly Jaks, Michel Riesen, Reto von Arx, Thomas Ziegler, et maintenant Martin Gerber à Anaheim et moi-même à Denver avons montré la voie.

Avec nos parcours, il est un peu plus aisé aux jeunes hockeyeurs suisses de se faire repérer car les scouts (recruteurs) les suivent de plus près. L’essentiel est de croire en ses chances.

Interview swissinfo, Mathias Froidevaux, Verbier

Gardien remplaçant de l’Avalanche de Colorado en National Hockey League (la ligue nord-américaine) depuis trois saisons, David Aebischer a déjà disputé 69 matches de NHL.

Même si le mythique Patrick Roy a défendu la plupart du temps les buts de l’équipe de Denver, le Fribourgeois est devenu le premier Suisse à remporter la prestigieuse Coupe Stanley (lors de la saison 2001).

Repêché lors de la 6e ronde de la draft de juin 1997 à Pittsburgh par l’Avalanche de Colorado, David Aebischer est parti à l’âge de 19 ans outre-Atlantique et est passé par les ligues mineures durant trois saisons, notamment la American Hockey League avec le club des Hershey Bears.

– Le 8 octobre prochain, David Aebischer devrait débuter le championnat de NHL en tant que gardien titulaire de la prestigieuse équipe de Denver.

– Après trois ans passés dans l’ombre du mythique Patrick Roy, le Fribourgeois profite de l’arrêt de son aîné pour le remplacer devant les buts de l’Avalanche de Colorado.

– Afin de préparer au mieux sa saison, il prend part, comme chaque année depuis près de dix ans, au stage pour gardiens de Verbier dirigé par le Québecois François Allaire.

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