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La Suisse et les dix signent pour le milliard

Doris Leuthard et Micheline Calmy-Rey (au centre), avec leurs partenaires européens. Keystone

Berne a signé jeudi avec les dix nouveaux membres de l'Union européenne (UE) les accords-cadres bilatéraux qui règlent la distribution du «milliard de cohésion».

Les délégations des pays concernés ont été accueillies par la présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey et la ministre de l’Economie Doris Leuthard.

«C’est un jour historique», a déclaré Micheline Calmy-Rey lors de la cérémonie de signature. Cette contribution suisse à l’élargissement «est d’autant plus remarquable qu’elle repose sur une décision populaire», a souligné la présidente, qui est également ministre des Affaires étrangères. Elle entre en effet dans le cadre de la loi sur la coopération avec les Etats d’Europe de l’Est, acceptée par le peuple suisse en novembre 2006.

Le «oui» des Suisses à cette aide a été salué par tous les représentants des Etats concernés, soit les dix pays qui ont rejoint l’UE le 1er mai 2004 et dont huit sont d’anciens pays du bloc communiste ou d’anciennes républiques soviétiques.

Malgré un changement de système réussi, ces Etats accusent encore un retard considérable sur l’Europe occidentale dans bien des secteurs. Le revenu moyen par habitant n’y atteint que la moitié de la moyenne de l’UE.

La Suisse consacrera un milliard de francs à la réalisation de projets dans ces pays sur une période de cinq ans. La mise en oeuvre de ces projets, en étroite collaboration avec les Etats partenaires, devrait débuter début 2008.

«Investissement à long terme»

La contribution suisse aux nouveaux Etats membres de l’UE n’est qu’une continuation de l’aide à la transition aux pays d’Europe de l’Est, a relevé Micheline Calmy-Rey. Depuis 1990, Berne a versé 3,6 milliards de francs dans ce cadre. Plusieurs des ministres présents ont également relevé cette notion de continuité.

«Le fait d’assumer une part de la charge financière que représente l’élargissement de l’UE à l’Est est un investissement à long terme», a estimé la présidente de la Confédération.

Sa collègue Doris Leuthard, ministre de l’Economie, a pour sa part relevé les opportunités offertes aux entreprises helvétiques. Elle a précisé que Berne s’assurerait de la bonne utilisation des fonds.

La Suisse sera active là où les disparités sont les plus grandes ainsi que là où elle peut proposer son savoir-faire et offrir des biens d’équipement. Il s’agit principalement des domaines de la sécurité, de l’environnement et des infrastructures, de la promotion du secteur privé, de la santé et de la formation

L’aide helvétique doit bénéficier avant tout aux régions périphériques peu développées des nouveaux pays membres de l’UE.

swissinfo et les agences

Dix nouveaux Etats avaient rejoint l’UE le 1er mai 2004: Lettonie, Lituanie, Estonie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Slovénie, Malte et Chypre.

Considérant que l’extension du grand marché européen profitait également à la Suisse, Bruxelles avait demandé à Berne de contribuer financièrement à l’élargissement. Le gouvernement suisse avait accepté de débloquer un milliard de francs.

Attaqué par un référendum, ce milliard de cohésion avait été soumis au peuple le 26 novembre 2006. Le projet avait été accepté par 53,4%.

La Suisse doit maintenant déterminer quelle sera sa contribution à l’arrivée de deux nouveaux Etats dans l’UE: la Bulgarie et la Roumanie.

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