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La Suisse renforce son engagement au sein de l’OTAN

La Suisse participe déjà directement aux opérations sur le terrain avec les contingents de la Swisscoy. Keystone

En cette fin de semaine, la Suisse accueille des officiers d´une vingtaine de pays pour un exercice commun qui s´inscrit dans le cadre du Partenariat pour la paix (PPP) de l´OTAN. C´est une première.

L’exercice Cooperative Determination 2000 (CCE 2000) regroupe près de 450 participants issus de Suisse, de neuf pays membres de l’OTAN et de onze pays partenaires du PPP. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés y prendront également part.

But de l’opération: s’entraîner à participer à des opérations de maintien de la paix et d’assistance humanitaire et développer la collaboration entre les différents pays. Du 1er au 10 novembre, les participants formeront le quartier général d’une brigade multinationale pour cet exercice d’état-major. Mais il n’y aura pas de troupes sur le terrain; elles seront simulées par ordinateur.

La Suisse, en tant que pays d’accueil, partage avec le quartier général de l’OTAN Joint Command South Centre la responsabilité de l’organisation et de l’exécution de l’exercice. C’est la première fois qu’elle assume une telle responsabilité. Cet exercice marque donc, pour l’heure, le point d’orgue de son engagement international dans le cadre du PPP.

Créé par l’OTAN, le PPP a pour but de renforcer la collaboration et la confiance mutuelle entre les différentes armées. Ses efforts sont surtout orientés vers l’Europe orientale. Souhaitant élargir le cercle de la paix, le Conseil fédéral a accepté la participation de la Suisse au PPP à la fin de 1996.

Cet engagement helvétique est possible, car la neutralité n’est pas remise en cause. «Ce type de partenariat est d’ordre purement technique; les militaires collaborent entre eux», explique Philippe Zahno, porte-parole de l’Etat-major général de l’armée. La Suisse ne s’est nullement engagée politiquement. Elle peut se retirer du PPP à n’importe quel moment.

D’ailleurs, la Suisse participe déjà directement aux opérations sur le terrain. Le contingent de la Swisscoy assure ainsi un soutien logistique auprès des forces internationales engagées au Kosovo. Et là non plus, la neutralité n’est pas remise en cause. Les soldats suisses ne sont pas armés, et la présence étrangère au Kosovo, qui répond à un mandat de l’ONU, est acceptée par les habitants. «Nous n’avons pas d’ennemis au Kosovo», souligne Philippe Zahno.

Cette expérience est très profitable à la Suisse, qui n’a pas connu de guerre depuis 1847. «Elle bénéficie des expériences des autres armées. De plus, la présence sur le terrain permet de vérifier notre fonctionnement, nos structures, ainsi que nos méthodes de commandement et d’évaluation des situations. Nous pouvons faire tout ça en direct et c’est très précieux», explique Philippe Zahno.

Il n’est reste pas moins que la participation de la Suisse est limitée par la question de l’armement de ses soldats. Un référendum a été lancé contre la loi qui permettrait aux soldats suisses d’être armés à l’étranger pour assurer leur défense. Le peuple se prononcera sur cet objet en 2001.

Techniquement, le référendum ne porte que sur l’armement. Mais il prendra un tour politique et la vraie question sera de savoir si le peuple veut ou non d’une présence de l’armée suisse sur sol étranger. L’avis du souverain sur cette question de l’armement des soldats risque donc bien de déterminer l’avenir de l’engagement helvétique au sein du PPP.

Olivier Pauchard

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