Le cardinal Ratzinger devient Benoît XVI
L'Eglise catholique a un nouveau pape: le cardinal allemand Joseph Ratzinger (78 ans) succède à Jean Paul II et prend le nom de Benoît XVI.
Elu mardi soir, au deuxième jour du conclave au Vatican, le nouveau souverain pontife devient le 265e pape de l’Eglise catholique, avec pour mission de guider plus d’un milliard de fidèles en ce début de XXIe siècle.
Doyen du Sacré collège et préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Mgr Ratzinger, qui a fêté samedi ses 78 ans, devient le premier pape allemand depuis un millénaire.
Il faut en effet remonter au XIe siècle pour trouver trace d’un souverain pontife venu d’une terre germanophone: il s’agissait de Victor II, un Souabe, évêque d’Eichstatt, élu en 1055.
«Habemus papam», a annoncé mardi à 18h42 le cardinal protodiacre chilien Jorge Arturo Medina Estevez, avant de prononcer le nom de Joseph Ratzinger et de révéler son identité papale: Benoît XVI.
Choix stratégique
Le conclave réuni pour désigner le successeur de Jean-Paul II n’aura duré que 24 heures, les «princes de l’Eglise» ayant pénétré dans la chapelle Sixtine lundi après-midi pour entamer cette réunion sacrée placée sous le signe du secret.
A titre d’exemple, l’élection de Jean Paul II en 1978 avait duré trois jours et aucune au siècle dernier n’a dépassé les cinq jours.
Les cardinaux faisaient face à un choix stratégique: élire un gestionnaire âgé et expérimenté, sorte de «pape de transition» alors que l’Eglise absorbe l’héritage de Jean Paul II, ou opter pour un souverain pontife plus jeune, issu de l’Amérique latine ou du tiers monde, et doté de qualités de communicateur.
«Humble ouvrier»
Au terme de quatre ou cinq votes, les cardinaux ont finalement choisi le cardinal allemand, qui s’est présenté quelques minutes plus tard à la foule des pèlerins depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome.
«Chers frères et soeurs, après le grand pape Jean Paul II, les cardinaux m’ont élu, un simple, humble ouvrier dans la vigne du Seigneur», a-t-il déclaré sous les acclamations, avant de prononcer sa première bénédiction Urbi et Orbi.
Quinze minutes de confusion
L’élection du nouveau pape par le conclave s’est accompagnée mardi d’environ quinze minutes d’attente angoissante, alors le monde entier s’interrogeait sur la couleur exacte de la fumée de la cheminée de la chapelle Sixtine.
Mardi en fin d’après-midi, peu avant 18h, de la fumée a commencé à s’échapper de la petite cheminée… sans qu’il soit possible de dire si elle était blanche ou noire.
Durant quelques minutes, la confusion a régné au sein des médias du monde entier, y compris à Radio Vatican, qui a d’abord annoncé que la fumée était noire, avant de revenir sur son jugement, estimant que la couleur était difficile à distinguer.
Les cloches à la volée
Mais l’incertitude a duré moins longtemps sur la place Saint-Pierre, où des dizaines de milliers de touristes et de fidèles exultaient déjà devant la fumée blanche. Aux sourires et aux murmures chuchotant «blanco», «white», «blanc» ont rapidement succédé les applaudissements et les cris.
Les fidèles ont scandé «Viva il Papa», «Vive le pape», quand les cloches ont retenti au bout de longues minutes, confirmant que le nouveau pape était élu. C’est justement pour éviter toute confusion que le Vatican avait prévenu avant le conclave que pour la première fois, les cloches accompagneraient la traditionnelle fumée blanche.
swissinfo et les agences
Le cardinal allemand Joseph Ratzinger, élu mardi pape sous le nom de Benoît XVI, est le premier souverain pontife issu d’une terre germanophone depuis 1055.
Il faut en effet remonter à cette date pour y retrouver l’élection de Victor II. Gebhard, comte de Dollnstein-Hirschberg et évêque d’Eichstatt, fut pape du 16 avril 1055 au 28 juillet 1057.
Ce bénédictin d’origine souabe s’éteindra à Arezzo en Toscane après un pontificat de deux ans et trois mois.
Quant à Benoît XVI, il est originaire de Marktl am Inn en Bavière.
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