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Le juge Garzon veut un islamiste arrêté en Suisse

Le juge Garzon est l'homme fort de la lutte anti-terroriste en Espagne. Keystone

Le «cerveau» présumé du groupe d'islamistes arrêtés mardi en Espagne est détenu à Zurich. Berne attend une demande en bonne et due forme de Madrid pour l’extrader.

Selon les autorités espagnoles, ce groupe projetait un attentat contre l’Audience nationale, la plus haute instance pénale du pays.

Mercredi, les autorités helvétiques ont confirmé que le suspect recherché par les Espagnols avait été arrêté et emprisonné en Suisse pour violation de la législation sur l’immigration (loi fédérale sur le séjour des étrangers).

«Nous n’étions pas au courant de sa présence en Suisse avant que les médias espagnols ne la mentionnent», explique à swissinfo Hansjürg Mark Wiedmer, au nom du Ministère public de la Confédération (MPC).

«En effet, précise le porte-parole du Parquet fédéral, ce sont les cantons qui s’occupent de ce type de délits et ils n’en informent généralement pas le MPC».

Hansjürg Mark Wiedmer se refuse toutefois à en dire plus sur l’individu emprisonné, ajoutant que les autorités vont mener des investigations en Suisse et à l’étranger afin de décider s’il y a lieu d’ouvrir une enquête criminelle contre lui.

«Si nous découvrons le moindre lien possible avec des activités terroristes, alors nous lancerons évidemment une enquête», ajoute le porte-parole du MPC.

Entraide judiciaire



De son côté, le porte-parole du ministère de justice et police Folco Galli explique que la Suisse ne peut pas extrader cet homme avant d’avoir reçu une demande en bonne et due forme de la part des autorités espagnoles.

«Nous avons prévenu Interpol et le gouvernement espagnol que le suspect était maintenu en détention à Zurich. Il appartient maintenant aux Espagnols de nous dire s’ils souhaitent son extradition», ajoute Folco Galli.

A Madrid, un fonctionnaire du ministère de la justice a déclaré à l’agence de presse suisse ats qu’une demande d’entraide judiciaire était «en route» pour Berne.

Le cerveau présumé

Mardi, les enquêteurs espagnols avaient déclaré que l’homme détenu en Suisse était le cerveau d’un complot déjoué visant à faire exploser le bâtiment de l’Audience nationale (Cour suprême) de Madrid, principale instance chargée des investigations sur le terrorisme islamiste.

Lundi, sept suspects ont été arrêtés dans la capitale espagnole et un huitième a été pris mardi à Pampelune, dans le nord du pays. La plupart sont algériens et certains sont soupçonnés d’avoir eu des contacts avec d’autres militants en Europe, aux Etats-Unis et en Australie.

Cette cellule terroriste présumée aurait aussi des liens avec les Pays-Bas. Un autre suspect, arrêté par les autorités néerlandaises, pourrait être l’homme qui leur fournissait de faux passeports.

Dans un premier temps, les autorités espagnoles avaient déclaré que le suspect détenu en Suisse s’appelait Mohamed Achraf et que son arrestation avait été demandée par le juge madrilène Baltasar Garzon.

Mais les Suisses maintiennent ne pas avoir reçu d’instructions de l’Espagne dans cette affaire. Le juge Garzon est l’homme qui dirige les investigations anti-terroristes lancées au lendemain des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis.

Les arrestations de ces derniers jours surviennent sept mois après les attaques à la bombe perpétrées contre des trains dans la capitale espagnole. Attribuées à l’organisation al-Quaïda, elles avaient tué 191 personnes.

swissinfo et les agences

– Le canton de Zurich détient un homme soupçonné d’être le cerveau d’un attentat déjoué contre le Cour suprême de Madrid.

– Selon les autorités espagnoles, le suspect serait algérien et se nommerait Mohamed Achraf.

– Il a été arrêté et emprisonné en Suisse pour violation des lois sur l’immigration.

– A Madrid, on affirme qu’une demande d’extradition est en route pour la Suisse.

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