Le pavillon suisse se démarque à la Biennale d'architecture de Venise
La 7ème exposition internationale d'architecture, organisée par la Biennale de Venise, offre cette année une réflexion originale sur les grandes métropoles du troisième millénaire. Le pavillon suisse s'y distingue notamment par son approche provocatrice.
Jouant sur la position de leur pavillon, qui jouxte les limites des jardins de la Biennale vénitienne, les Suisses ont voulu laisser l'accès libre à tout le monde, passants, badauds comme visiteurs.
C'est en effet par un escalier en fer, adossé à l'extérieur du bâtiment, tel un échafaudage abandonné, que l'on se rend sur les lieux, où l'on entre à la dérobée par la verrière du toit, tandis que l'entrée principale reste volontairement fermée. A l'intérieur, juste des pièces vides, au murs blancs recouverts de slogans xénophobes et racistes.
Conçu par l'urbaniste zurichois Harm Lux et financé par l'Office fédéral de la culture (OFC), le projet se veut «une approche critique de la politique appliquée en matière d'immigration en Europe et en Amérique du Nord». Une condamnation du racisme ordinaire, qui caractérise désormais de plus en plus les métropoles occidentales.
Cette intervention, forte et insolite, donne bien le ton de cette Biennale, totalement en rupture avec les éditions précédentes. Loin des habituels plans et dessins, les 350 architectes et créateurs du monde entier, qui s'expriment sur les 12. 000 m2 d'exposition, balayent pour la première fois toutes les facettes de la ville du futur. En abordant aussi bien l'aspect social lié à l'explosion des villes, comme la violence ou la pauvreté, que celui purement technologique qu'offre l'actuelle société de l'information, en utilisant photomontages, vidéos et illusions optiques.
Dominique Muret

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