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Les «Events» enlèvent le haut

Les Mummenschanz seront de la partie. swissinfo.ch

21.11.2001: Daniel Rossellat et son équipe ont dévoilé, mercredi au Théâtre du Passage de Neuchâtel, une partie de ce que seront les «Events» d'Expo.02. Copieux.

Il y aura d’un côté les expositions permanentes. Et de l’autre, les «Events», événements artistiques et ponctuels touchant à tout ce qui peut relever des arts vivants, même plus, puisque le cinéma et le sport y seront intégrés.

«Incroyable festival multiculturel, le plus grand du genre jamais organisé en Suisse», s’enthousiasme Daniel Rossellat, responsable des «Events» et par ailleurs patron du Paléo Festival de Nyon. «Un feu d’artifice de gestes, de verbes et de notes», lui répond en écho la directrice générale Nelly Wenger.

Tous deux insistent sur le fait que ces «Events», dotés d’une enveloppe de 106 millions de francs pour la période d’exploitation, tout en étant culturellement ambitieux, devront être au service de la sociabilité, de la rencontre et surtout de la fête. S’agirait-il de compenser l’image sérieuse, voire prétentieuse, que les thématiques abordées par certains projets d’Expo.02 peuvent dégager?

«Non. Ce volet ‘événements’ a toujours été prévu. Simplement, les ‘events’ sont le meilleur moyen de faire la fête: la musique, le théâtre la danse… Le sérieux est utile aussi, car l’expo est un lieu de questionnement. Mais les ‘events’ sont là pour y apporter de l’émotion», répond Nelly Wenger, qui dans son allocution, parlait «d’air et de souffle».

De Zubin Metha à Pascal Obispo

Le mystère reste entier en ce qui concerne les «musiques actuelles», l’humour et le cinéma. Des noms seront avancés à fin janvier. Pour l’heure, c’est sur cinq secteurs artistiques qu’un coin du voile a été levé: la musique classique, la musique populaire, les spectacles musicaux (de l’opéra à la comédie musicale), le théâtre et la danse.

Des grands noms ont été annoncés: côté musique classique, dont toutes les variantes seront déclinées, Zubin Metha et James Levine dirigeront de jeunes musiciens venus du monde entier dans le cadre de l’UBS Verbier Festival Youth Orchestra. Côté danse, la Compagnie Philippe Saire fusionnera avec Alias Compagnie. Et les Mummenschanz seront présents pendant toute l’exposition, développant de nouveaux numéros, avec des invités, dans un théâtre spécifiquement construit pour eux.

En matière de théâtre, le cinéaste Denis Rabaglia proposera une comédie qu’on nous promet iconoclaste, «Artemisia», avec pour toile de fond le pays de l’absinthe. Avec «Dame Helvétie», la musique populaire – au sens cor des Alpes et jodle du terme – épousera le rap ou le jazz.

Enfin, le secteur «spectacles musicaux» verra se côtoyer des créations helvétiques («Black Tell» de l’Opera Savone Suisso (!), «Piano Lights», proposé par… l’Armée suisse!) et des succès français du genre: «Notre-Dame de Paris» de Plamondon-Cocciante et «Les Dix Commandements» d’Obispo-Chouraqui seront de la partie.

Quelques grands noms de la scène, mais beaucoup d’inconnus également: «Expo.02 a choisi de faire preuve d’une certaine audace en renonçant à focaliser l’affiche sur le prestige pour l’ouvrir au plus large horizon créatif possible», déclarent les organisateurs, qui s’appuieront également sur les théâtres et les centres culturels de la région.

Où, quand, comment?

Des spectacles et des animations, il y en aura sur les quatre arteplages, avec certaines spécificités toutefois: par exemple, la «Tente Centenaire», à Morat, accueillera nombre de concerts classiques, et la Patinoire du Littoral, à Neuchâtel, abritera les grandes comédies musicales.

Pour les «flâneurs», les animations de rue commenceront dès la fin de la matinée, et l’après-midi, des spectacles courts et gratuits seront présentés aux quatre coins de l’exposition. Le soir sera le cadre des spectacles de «rendez-vous», et la gratuité cèdera parfois le pas à des tickets payants.

«Un spectacle sur quinze sera payant, ce qui est très raisonnable. On a veillé à ce que tous les volets – musique, théâtre, danse – soient accessibles au public à travers des spectacles gratuits. Ce qui sera payant, ce sera des choses très spécifiques, comme certains gros spectacles ou certains grands noms. Il est clair qu’on ne peut pas se permettre, dans notre budget, d’offrir ça», explique Nelly Wenger.

Bref, Moïse et Esmeralda à l’œil, ce sera pour une autre fois. Et on le regrettera qu’à moitié. Car, sur 22 scènes, en 159 jours et 10 000 représentations, la moisson de découvertes et de surprises que nous réservera – souhaitons-le – la manifestation vaudra sans doute davantage le détour qu’une énième version de «Beeeeelle».

swissinfo/Bernard Léchot

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